Tripartite : Le patronat veut aller au fond des problèmes

Mohamed-Saïd Naït Abdelaziz Président du patronat algérien Le patronat, qui prépare activement la prochaine tripartite, prévue fin septembre ou début octobre prochain, pense que ce rendez-vous est une occasion pour débattre des problèmes sociaux de fond. Mohand-Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien, pense que le fond du problème ne réside pas dans les augmentations salariales, mais dans le pouvoir d'achat. Aussi, a-t-il mis l'accent sur la nécessité de maîtriser les circuits commerciaux. Dans ce cadre, il a estimé que notre pays «ne produit rien et ne maîtrise pas les paramètres du commerce extérieur». La solution qui permettra à  notre économie de se développer réside, à  ses yeux, dans la maîtrise de l'inflation et la relance de l'appareil de production agroalimentaire. C'est pourquoi, il a appelé à  l'assainissement de l'environnement économique qui aidera à  l'entreprise de prendre son essor et à  créer la richesse. «Il faut agir en amont», a-t-il soutenu. Par ailleurs, M. Naït Abdelaziz a rappelé que certaines décisions, prises à  l'issue de la tripartite du mai dernier, sont d'ores et déjà appliquées. Il s'agit, notamment, de la décision ayant trait au crédit documentaire. Pas seulement, puisque les sept groupes de travail, installés lors de la dernière tripartite, travaillent sur toutes les questions qui nécessitent approfondissement. C'est le cas de la commission chargée de la question relative à  l'environnement de l'entreprise.Habib Yousfi, président de la Confédération générale des opérateurs économiques algériens, souligne qu'il axera probablement son intervention autour des questions économiques et sociales. Il affirme qu'il ne peut pas avancer des dossiers à  évoquer lors de cette rencontre, d'autant plus que l'ordre du jour n'est pas encore arrêté. Pour autant, la Confédération en question n'a pas chômé. Elle compte organiser les 10, 11 et 12 du mois en cours une rencontre, lors de laquelle il sera question de passer en revue deux thèmes majeurs, à  savoir l'état actuel de l'économie nationale et son impact l'investissement. Y participeront le patron de la centrale syndicale et des cadres du ministère du Travail.  Par ailleurs, alors que le patronat affûte dès à  présent ses armes pour mieux défendre ses intérêts lors de la prochaine tripartite, les syndicats autonomes disent ne pas comprendre qu'ils ne soient pas invités à  ce rendez-vous, au moment où le président de la République insiste, dans le cadre des réformes politiques qu'il a initiées, sur l'importance d'associer tous les acteurs au dialogue. Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie, affirme n'avoir pas été invité pour prendre part à  la prochaine tripartite. M. Achour estime que les syndicats autonomes doivent se battre pour imposer leur présence à  ce genre de rencontres. En signe de contestation, l'intersyndicale compte organiser un rassemblement le jour de la tenue de la tripartite. «Nous discuterons de cette question lors du conseil national qui aura lieu en fin de semaine», affirme-t-il à  ce propos, avant d'ajouter que cette rencontre est importante à  plus d'un titre. «Il y aura beaucoup d'enjeux lors de cette réunion, d'autant qu'il s'agit de discuter des questions relatives à  la retraite et à  la politique salariale».