Au titre des dossiers sociaux, l'ordre du jour est chargé. La tripartite se penchera sur les retraites, les mutuelles, les conventions de branches, le pouvoir d'achat et la représentation syndicale dans le secteur économique.
Concernant le dossier des mutuelles, le gouvernement rappelle qu'il a fait l'objet d'un groupe de travail mis en place en 2009. Durant la discussion de ce dossier, la tripartite de décembre 2009 a dégagé un consensus sur la nécessité d'adapter le rôle des mutuelles sociales aux réformes en cours dans le domaine de la Sécurité sociale, notamment en matière de contractualisation des soins dans les hôpitaux, d'introduction du système de carte électronique de l'assuré social, de refonte du système tarifaire des soins de santé et de généralisation du système du tiers payant. Elle a également considéré que l'évolution des mutuelles sociales sera de nature à introduire un deuxième pilier en matière de retraites, intégré aux prestations de la mutualité sociale (système de retraite complémentaire) et aboutira à améliorer les revenus des retraités. En matière de pouvoir d'achat, l'UGTA avait déjà annoncé la couleur. Pour rappel, invité de l'émission «Jeudi économie» de la Chaîne internationale de la Radio nationale, le secrétaire national de l'UGTA, chargé des conflits sociaux et des questions économiques, a déclaré que «la Centrale syndicale soumettra à la tripartite des propositions dans le cadre de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs, relatives notamment à la révision à la baisse de l'IRG, l'augmentation du SNMG et la redéfinition de l'article 87 bis». Le patronat, quant à lui, estime que les marges de manœuvre dont disposent les entreprises algériennes ne permettent pas d'aller dans le sens souhaité par l'UGTA, même s'il reconnaît «le bienfondé des revendications» de la Centrale syndicale.
Les résultats seront-ils à la hauteur des attentes des retraités '
Dans trois jours, les retraités algériens prendront connaissance des mesures qui leur seront réservées dans le cadre de la prochaine tripartite. Leur dossier figure en bonne place dans l'ordre du jour de cette rencontre. Reçue par le secrétaire général de l'UGTA, le 25 juillet dernier, une délégation de retraités, a fait part de son souhait de voir ses revendications enfin aboutir. «Cela fait plusieurs années que nous sommes confrontés à un mur de silence de la part des autorités du pays», regrette cet octogénaire, à la retraite depuis plusieurs années. «Nous plaçons beaucoup d'espoir dans les résultats de cette prochaine tripartite », a souligné notre interlocuteur. Il dira dans ce contexte qu'il est regrettable qu'après tant d'années de sacrifices et avec un salaire de misère, cette frange de la société devienne sujette à tant d'incompréhension et d'injustice ». Non sans une pointe de nostalgie à l'époque où le pays avait besoin de tous ses bras, notre interlocuteur se souvient qu'au lendemain de l'indépendance et après le départ massif des Français et la politique de la terre brûlée, ce sont ces Algériens, pour la plupart défavorisés, qui se sont engagés corps et âme pour faire sortir le pays de la torpeur, de la pauvreté héritée des autorités coloniales. Armés surtout d'une volonté sans pareille, ils sont parvenus à surmonter toutes les difficultés, en engageant le pays sur la voie du développement économique. A cela vient s'ajouter la mise en place progressive d'une administration moderne. Comment peut-on parler de pouvoir d'achat avec des pensions aussi maigres '» s'interroge- t-il. «Après une longue carrière, j'ai envie de profiter pleinement de ce qui me reste à vivre et de me reposer, malheureusement, la pension que je touche suffit à peine à me nourrir», a rajouté un retraité de la Poste. «Avec une pension rachitique, je suis obligé de chercher un travail pour prendre en charge les besoins de ma famille. A cette augmentation des prix des produits de large consommation, le retraité ne pourra jamais faire face», a-t-il indiqué.
Il faut carrément revoir le système des retraites en Algérie
D'une voix triste, âgé de 70 ans, ce retraité de l'éducation précise que «sa femme et lui souffrent de maladie chronique, les modestes pensions qu'ils perçoivent ne leur permettent pas de couvrir les frais de soins». Il a précisé que «la Sécurité sociale n'indemnise même pas 80% de ce que je dépense». «La colère des retraités est légitime», a-t-il soutenu, avant d'ajouter que cela est dû au tarif de référence et du prix de consultation qui est très élevé chez le privé et dont la Cnas ne rembourse même pas le tiers. Intervenant au cours de la discussion, un autre retraité âgé de 66 ans considère qu'il faut carrément revoir le système des retraites en Algérie. Pour lui, normalement tous les retraités doivent bénéficier des mêmes augmentations appliquées au secteur dans lequel ils travaillaient. Une sexagénaire raconte «qu'elle ne peut pas parler de retraite vu que sa pension ne dépasse pas les 10 000 DA. Selon elle, les retraités en Algérie sont marginalisés. Elle ajoutera que «c'est intenable face à cette hausse vertigineuse des prix de tous les produits, au point où les retraités n'arrivent plus subvenir à leurs besoins les plus élémentaires ». Enfin, il est à noter que malgré la mesure qui a été prise par le gouvernement en 2006, consacrant 2% du taux de la fiscalité pétrolière au profit des retraités, cela reste insuffisant par rapport à l'érosion du pouvoir d'achat, due à la flambée des prix des produits de large consommation. Or, force est de constater que les retraités que nous avons interrogés ont pour la plupart répondu que «leur retraite est tout, sauf rassurante».
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Posté Le : 27/09/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : LSR
Source : www.lesoirdalgerie.com