Algérie

Triomphe du cinéma tunisien



Voilà maintenant près de quinze ans que le Festival du film francophone d'Angoulême, fondé par Marie-France Brière et Dominique Besnehard, sonne la rentrée du cinéma français. Cette quatorzième édition a été riche en coups de c?ur prouvant le dynamisme de la production française et maghrébine.De grands moments comme une magnifique rencontre musicale parrainée par Julie Gayet et son association S?urs jumelles autour de Valérie Lemercier et de son réjouissant Aline qui ont fait vibrer les cinéphiles comme les mélomanes. Mais la qualité de la sélection a tout autant marqué les festivaliers tant pour les films en compétition que pour les avant-premières.
Le jury présidé par la réalisatrice et actrice Nicole Garcia a choisi de distinguer certains des films favorisés par la critique. Une histoire d'amour et de désir de la Tunisienne Leyla Bouzid, découvert à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes, a reçu le Valois de diamant ainsi que le prix du meilleur acteur pour Sami Outalbali (vu dans la série Sex Education). Ces distinctions méritées célèbrent une ?uvre délicate et sensuelle autour d'un jeune homme terrifié à l'idée de passer à l'acte alors qu'il est fou amoureux d'une camarade de fac. Le film sera en salle en France mercredi prochain.
Autre enthousiaste critique partagée avec le jury pour Mon légionnaire de Rachel Lang, révélé à la Quinzaine des réalisateurs et La Vraie famille de Fabien Gorgeart. Le scénario récompensé du premier évoque la vie des soldats de la Légion étrangère et de leurs épouses, et le second couronné par le prix du jury et pour la prestation magnifique de Mélanie Thierry raconte comment la maman d'une famille d'accueil peine à laisser partir un enfant confié à sa charge. On citera aussi le merveilleux Petite nature de Samuel Theis, également vu à la Semaine de la Critique, qui a séduit les étudiants francophones en racontant l'émoi d'un gamin face à son instituteur joué par le remarquable Antoine Reinartz.
Tout aussi réussi Boîte noire de Yann Gozlan, thriller haletant où Pierre Niney mène l'enquête sur un crash aérien a été célébré par le prix du public. Ce film en salle en France le 8 septembre a tout pour connaître un gros succès au box-office. Il en est de même pour deux autres belles surprises sortant dans les mois à venir et qui abordent le handicap avec talent. Presque de Bernard Campan, comédie bourrée d'humanité où il sympathise avec un handicapé moteur joué par Alexandre Jollien et On est fait pour s'entendre de Pascal Elbé où il joue un homme atteint de surdité face à Sandrine Kiberlain, ont fait rire et pleurer les spectateurs.
Le triomphe du film Une histoire d'amour et de désir de la Tunisienne Leyla Bouzid n'est pas étonnant au vu des talents multiples de cette réalisatrice révélée en 2015 avec À peine j'ouvre les yeux primé notamment à la Mostra de Venise, au Festival de Namur et à Dubaï. Née en 1984 à Tunis, cette cinéaste et scénariste est la fille du célèbre réalisateur Nouri Bouzid. Après des études en littérature à la Sorbonne, elle commence par réaliser des courts et moyens métrages puis intègre la prestigieuse école de cinéma Fémis. Son court-métrage Zakaria est doublement primé en 2013 au Festival de Ouagadougou (Fespaco).
Par ailleurs, elle fait partie du collectif «50/50» qui lutte pour l'égalité femmes-hommes dans le paysage cinématographique français. Leyla Bouzid est nommé en 2016 Chevalier de l'Ordre de la République tunisienne.
R. C./Agences


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