Algérie

Tribunal de Sidi M'hamed : Rassemblement pour la libération des détenus d'opinion



Le procès des détenus d'opinion incarcérés depuis le 23 juin dernier se poursuit ce dimanche 29 septembre au tribunal de Sidi M'hamed.Un mouvement de solidarité a été observé ce matin devant la cour de justice à la rue Abane Ramdane d'Alger pour exiger la libération de tous les détenus , incarcérés arbitrairement pour port de l'emblème amazigh durant les manifestations populaires hebdomadaires du vendredi. Des dizaines de manifestants ont longuement attendu la décision du tribunal. Ils ont scandé des slogans hostiles à l'adresse du pouvoir et en particulier en direction de l'appareil judiciaire qui ne cesse de prendre des décisions arbitraires à l'égard des jeunes détenus lesquels avaient exprimé pacifiquement depuis le 22 février des prises de position hostiles au pouvoir en place.
Les manifestants n'ont pas manqué de fustiger les tenants du pouvoir autoritaire qui à opéré des tentatives de museler tout ceux qui s'opposent à sa feuille de route. « Libérez les otages » ou même « libérez la justice », ont scandé les protestataires venus pour afficher leur soutien aux jeunes incarcérés. Certaines familles de détenus ont tenu à y participer afin de dénoncer l'incarcération de leurs enfants qui « n'est justifiée par aucune loi de la république », estime t-ils.
Dans ce sens, maitre Mouhous Seddik, l'un des membres du collectifs d'avocats qui prend en charge l'affaire des détenus, a tenu à dénoncer le deux poids deux mesures affiché par la justice à l'égard des détenus. « Nous avons fait appel pour la libération des détenus, toutes les demandes ont été rejeté. Nous avons ensuite fait appel pour la détention provisoire au niveau de la chambre d'accusation, nous avons même donné tous les arguments juridiques mais en vain », s'offusque l'avocat.
« La justice ne veut pas prendre en considération les préoccupations des détenus dont certains trainent des maladies », a-t-il renchéri.
En parallèle, l'avocat n'a pas manqué l'occasion de dénoncer le paradoxe de la justice. « Nous avons assisté au procès du jeune Nadir Fétissi qui a été relaxé par le juge près le tribunal de Annaba où même les jeunes détenus des autres régions qui ont connu le même sort mais il se trouve que les jeunes incarcérés à Alger dont les faits sont similaires sont mis sous mandat de dépôt », s'est indigné l'avocat. «Il est porter à la connaissance de tous que le port de l'emblème amazigh est une revendication identitaire reconnue par la Constitution et par les lois de ce pays, elle ne constitue nullement, par conséquent, une menace pour l'unité nationale.», conclut l'avocat Mouhous.
Les deux militants du RAJ mis sous mandat de dépôt
L'autre procès tant attendu pour ce dimanche 29 septembre est celui des deux militants du RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse) incarcérés tout les deux jeudi dernier dans des cafétérias du centre ville (l'un à Abane Ramdane et l'autre au Milk Bar).
Les deux militants en l'occurrence Karim Boutat et Ahcène Kadi ont été mis sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près du tribunal de Sidi M'hamed, 'information donnée par Abdelouahab Ferssaoui président du RAJ qui a tenu à l'annoncer sur sa page facebook. Les deux jeunes ont été inculpés pour les mêmes faits : « incitation et atteinte à l'intégrité territoriale par diffusion des vidéos sur facebook et port de pancartes et slogans attentatoire à la l'unité nationale », selon Ferssaoui qui a tenu à dénoncer ces chefs d'inculpation infondés.
Dans le même sillage, d'autres jeunes seront présentés ce lundi devant le tribunal de Sidi M'hamed (chambre d'accusation numéro 11) à l'image de Leftissi Messaoud qui sera jugé demain. Un sit-in de protestation sera organisé devant le même tribunal, annonce le CNLD (Comité National pour la Libération des Détenus) sur sa page facebook.
Il faut rappeler, dans ce sillage, que tous les détenus auditionnés dans le fond par les magistrats d'Alger ont été renvoyés en prison et aucune ordonnance de non-lieu n'a été prononcée en leur faveur. Ces détenus, incarcérés, en majorité, depuis le mois de juin, sont accusés d'atteinte à l'unité nationale et du port de l'emblème autre que celui national.


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