Une batterie de dispositions sera mise en Å“uvre dès le début de la
prochaine année judiciaire pour atténuer le problème de surcharge des audiences
du flagrant délit au niveau du tribunal d'Oran (sis Cité Djamel), a-t-on appris
dernièrement auprès du président de la cour d'Oran, Medjati Ahmed. Ces mesures sont
essentiellement d'ordre organisationnel, puisque le problème, à y regarder de
près, n'est qu'une question d'organisation, souligne en substance le même chef
de cour.
Le magistrat indique qu'il s'agit en premier lieu de consacrer d'autres
salles d'audience pour l'examen des affaires renvoyées dans le cadre de la
procédure du flagrant délit - il est question d'au moins une nouvelle salle -,
étant donné que le seul prétoire réservé actuellement à ce chapitre s'avère
trop insuffisant. Le planning hebdomadaire sera également revu. Enfin, pas de
souci en ce qui concerne le renforcement en personnel de magistrature, encore
moins s'agissant des autres corps, dont le greffe, qu'exigerait la
programmation d'audiences supplémentaires. Dans ce registre, la cour peut
puiser dans le dernier renfort de douze magistrats dont elle avait bénéficié,
précise-t-on de même source. La cour d'Oran, et forcément le tribunal d'Oran
aussi regardent cette situation sous l'angle de la «bonne justice» surtout. Car
une bonne justice, qui se traduit à l'arrivée par un jugement juste, précis et
équitable, ne va pas assurément de pair avec un gros paquet de dossiers sur la
table. En effet, à chaque audience, le président se trouve confronté à un menu
des plus denses, en moyenne plus d'une centaine d'affaires à traiter en une
journée. Il est vrai que certains dossiers ne requièrent pas un «remue-méninge»
car étant simples et clairs de par leurs faits, tels que vols à la tire,
chèques sans provision ou outrages à agent de l'ordre public en exercice de ses
fonctions, mais il existe parfois des affaires qui, malgré le caractère de
flagrance, n'en demeurent pas complexes et embrouillées et exigent une
instruction contradictoire profonde et minutieuse à l'audience. Cependant, avec
une grosse pile de dossiers sur la table, ce n'est pas toujours évident.
Il arrive parfois aussi que le juge devant statuer sur un gros lot
d'affaires dans un bref délai se voit confié, à la dernière minute,
généralement vers 8 h, un dossier, et même deux ou trois fraîchement sortis de
la chambre de présentation. De toute évidence, il ne pourra le consulter et
prendre connaissance des faits qui y sont consignés qu'au cours du procès. Ce
qui est à l'origine de la problématique tant déplorée par les avocats, à savoir
le fait de voir le juge en train de lire les PV d'audition et autres documents
en même temps que le témoin dépose à la barre ou la défense plaide, alors qu'à
sa main droite, le représentant du ministère public se fait très discret durant
les débats, se contentant de requérir les sanctions à mi-voix entre deux coups
d'Å“il sur son courrier.
Il y a aussi un effet collatéral de la surdensité du rôle d'audience :
l'encombrement de la salle, notamment côté public. En effet, le prétoire arrive
tant bien que mal à contenir la foule qui s'y déverse à l'occasion des nombreux
procès, ce qui est souvent la source de nuisance sonore et autres désagréments
pour la sérénité de l'audience. Par rapport à ce point, le président de la cour
relativise plutôt, en soulignant le fait que «l'on ne peut empêcher les gens
d'assister à l'audience, y compris ceux qui ne sont pas concernés, sinon la
notion de l'impact de la sanction n'aurait aucun sens».
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Posté Le : 26/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com