Algérie

Tribunal criminel de Tizi-Ouzou



Huis clos pour une affaire d’espionnage au profit d’Israël Accusés d’espionnage au profit d’Israël, deux prévenus viennent de comparaître devant la cour de Tizi-Ouzou. Le procès qui se déroule à huis clos a vu se présenter à la barre S. Saïd, 44 ans, originaire de Tizi-Ouzou et fondateur d’un journal, «Le matin», basé en Côte d’Ivoire, et T. Ali, ex-policier, originaire de M’sila, accusé de complicité.  Selon des sources, à la suite d’un article que S. Saïd aurait rédigé et édité dans son journal sur l’homme politique israélien Shimon Pérez, les services d’espionnage israéliens auraient approché le journaliste qui serait, depuis lors, entré au service du Mossad. Ce service l’aurait ensuite envoyé en mission, semble-t-il, d’abord en Algérie, notamment dans les camps sahraouis, ensuite en Tunisie, au Liban et aussi au Maroc. S. Saïd et son complice auraient déjà été entendus par le tribunal militaire de Blida avant d’être renvoyés devant la cour de Tizi-Ouzou. Les deux compères répondent des accusations de collecte de renseignements et de documents livrés ensuite à une puissance étrangère. Il semble que ces renseignements collectés soient du domaine de la défense et aussi de l’économie nationale. Hier matin, le principal accusé, S. Saïd, a été entendu par les juges qui ont ensuite suspendu la séance, qui ne reprendra que tard dans l’après-midi. Parmi les journalistes qui faisaient le pied de grue dans la salle des pas perdus de la cour, on a remarqué des envoyés spéciaux de chaînes de télévision arabes. Malgré le huis clos, on a appris que le procureur, dans un réquisitoire assez sévère, a requis 20 ans de réclusion criminelle contre le principal accusé, S. Saïd, et 10 ans contre son comparse. La population qui a entendu parler de cette affaire n’en revient pas. Tous se demandent comment un Algérien peut collaborer avec des services étrangers, notamment les services israéliens? D’autres disent ne pas donner beaucoup de crédit à pareille affaire et sont certains que les juges finiront par se rendre compte que les deux accusés sont innocents. «Ce n’est pas possible, des espions?», s’exclame un groupe de citoyens qui ajoute : «Un Algérien peut tout faire sauf cela!» Des journalistes locaux discutaient dans les couloirs du tribunal et certains affirment connaître, du moins de vue, le journaliste impliqué. Selon eux, «il aurait couvert les événements du printemps noir», mais beaucoup disent que son journal étant basé en Côte d’Ivoire est inconnu en Algérie, «on ne peut donc juger du contenu du papier à l’origine de sa trahison, s’il y a réellement eu trahison». Jusqu’à hier, en milieu d’après-midi, le tribunal siégeait encore, toujours à huis clos.


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