Algérie

Trêve de la Tafna et portée politique


Pourquooi ces derniers temps, historiens,politologues et chercheurs spécialistes de la mégapole universitaire qu'est laville d'Aïn Témouchent s'intéressent-ils au concept «trêve» au lieu de traitéde la Tafna, le célèbre document historique qu'a signé l'Emir Abdelkader BenMohiedine, le 30 mai 1837 avec le Général Bugeaud (représentant le général deDamremont, chef de l'armée d'Afrique)? Cette nouvelle formulation digne de respect et de considération«est-elle une proposition» soumise au débat venant quelque part «éclater unequête pour concilier le respect de nos valeurs authentiques» avec probablement«la nécessité d'intégrer les apports incontournables de la modernitéoccidentale», comme l'a si bien souligné le Docteur Omar Abdelkamel, présidentde la section d'Aïn Témouchent de la fondation de l'Emir Abdelkader? «Véritéssur le traité de la Tafna» est le thème central qu'ont abordé, jeudi dernier,les conférenciers en l'occurrence les directeurs Chamyl Boutaleb El-Hassani,Benammar Boualia, Hasni Bellil et le professeur Hassane Sohbi. Le concept«trêve» est-il une nouvelle lecture qu'on veut donner au traité de la Tafna?Est-ce un correctif de dimension certainement politique et historique qu'onveut apporter, à l'occasion de la commémoration du 170e anniversaire du traitéde la Tafna et avec le 124e anniversaire de la mort de l'Emir Abdelkader? Quipouvait oser se prononcer sur ce volet très sensible? Selon le Docteur Bahri,membre de la section d'Oran de la même fondation: «il y avait tout d'abord trêve,une sorte de cessation momentanée des hostilités, permettant aux deux partiesen conflit (guerre) d'évacuer les blessés, d'enterrer les mors et autres fins».D'après le docteur Omar Abdelmalek, président de la section d'Aïn Témouchent dutraité: «il s'agissait d'une trêve, tout d'abord qui a débouché sur lasignature du traité». En effet, le représentant du général de Damremont avaitbesoin de cette trêve, une nécessité pour que l'armée française puisses'installer dans la région, la reconnaître, faire des prospections et seravitailler en vivres et minutions. D'après le colonel, il s'agit bel et biend'une trêve puisque c'est l'Emir Abdelkader qui l'avait dit. Pour l'opinionpublique, le texte du traité de la Tafna «reconnaît à l'Emir la souveraineté surles deux tiers (2/3) du territoire algérien, Abdelkader continuera donc samission, celle d'établir l'unité et un pouvoir unique dans les territoires quilui sont ainsi reconnus pour pouvoir construire l'Etat moderne, support de lanation et moyen de résistance. En 1837 l'Algérie était devenue une fédérationde 08 Khalifaliks avec 59.000 combattants dont près de 6.000 hommes (soldatsréguliers): Tlemcen avec Si Mohamed Boulahmidi (13.000 soldats), Mascara avecSi Mostefa Benthami (15.230 hommes), Miliana avec Si El-Hadj Mahieddine Esghir,puis Si Mohamed Benallal Oulid Sidi Lembarek (10.440 soldats), Médéa avec siMohamed El-Berkani (6.830 soldats), le Hamza avec Sid Ahmed Bentayeb Ben Salem(4.350 hommes), Medjana avec si Tobbal Ben Abdeslam (des centaines de soldatset volontaires kabyles), les Zibans avec Sid Ben-Azzouz et le Sahara occidentalavec Si Kaddour Ben Abdelbaki. A titre de rappel l'Emir avait donc créé toutesles institutions au service du peuple et de sa résistance. Il avait organisé lepays en 08 régions et créé une armée, la justice et l'ordre public,l'organisation financière, une économie moderne avec l'agriculture, l'industrieet des créations urbaines. Sebdou au sud de Tlemcen, Saïda au sud de Mascara,Tagdempt au sud-est de Mascara, Taza au sud de Miliana, Boughrar au sud deMédéa, Bel-Khroub au sud-est d'Alger.
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