Très fréquentéeS après le F'tour

La capitale se réveille un mois sur douze !La place El Kettani, dans la commune de Bab El Oued, devient en ces nuits de Ramadhan un espace familial par excellence. Aménagée, sécurisée et ornée pour la circonstance, cette place est offerte tel un beau cadeau aux enfants. En fait, ces derniers y trouvent leur compte grâce à la multitude de loisirs et de jeux proposés. De nombreux toboggans, des voitures à conduire, des manèges et autres jeux sont installés sur des centaines de mètres, du stade Ferhani jusqu'à l'hôtel El Kettani.A cela s'ajoutent les buvettes, fast-foods et autres petits commerces improvisés pour permettre aux familles de s'approvisionner sans se déplacer aux quartiers limitrophes. Grâce à l'animation qu'elle connaît la nuit, cette place est quotidiennement prise d'assaut par les familles. «Nous avons l'habitude de nous y rendre après le f'tour. C'est pour faire plaisir aux enfants et changer d'air», nous dira un père de famille résidant à Bologhine. «Les enfants s'y défoulent jusqu'à des heures tardives de la nuit», ajoute-t-il. Certes, les tarifs proposés pour l'accès aux manèges d'enfants font un peu mal aux parents, «mais le jeu en vaut la chandelle», estime une mère de famille.«Dépenser 200 DA pour quelques heures de bonheur avec ses enfants n'est pas du tout méchant. On ne peut pas répondre à tous leurs caprices, mais leur présence ici suffit à leur faire plaisir», ajoute notre interlocutrice. Outre les jeux, de nombreuses familles, jeunes et adultes, trempent les pieds à la plage. Bien que le chantier d'aménagement de cette partie de la baie d'Alger prenne du retard, il n'empêche que les citoyens profitent de la chaleur de ces nuits d'été pour faire quelques plongeons. «Dommage que la piscine ne soit pas exploitée», souligne Nabil, natif de Bab El Oued, ayant l'habitude de passer ses nuits jusqu'au shour à El Kettani.«Rien ne justifie qu'elle ne soit pas exploitée, les gens paient pour y accéder et ils sont nombreux à la fréquenter. Certains responsables sont bizarres», s'exclame-t-il. Qu'à cela ne tienne, à Bab El Oued on sait faire la fête et profiter des bons moments. Même avec rien. Des petits groupes munis de guitares, d'autres jouant aux cartes ou aux dominos, quelques étrangers éblouis et des immigrés qui croquent à pleines dents ces nuits ramadhanesques font partie du scénario.«Le plus important est la sécurité, les familles se sentent à l'aise. C'est pour cela que l'on assiste à cette importante affluence», explique un homme d'un certain âge. Ajoutant qu'il y a quelques semaines, «cette place, à cette heure de la nuit (1 h du matin), était un fief pour voyous. En ce mois de Ramadhan, elle est le lieu le plus sûr de la capitale», se félicite-t-il.Il est à relever par ailleurs qu'une autre catégorie de citoyens ne perd pas son temps en ces courtes nuits d'été. Il s'agit des pêcheurs à la ligne, nombreux à s'aligner du côté du carrefour du Millénaire et à s'adonner à leur loisir. De nombreux curieux préfèrent attendre patiemment avec les pêcheurs qu'un poisson morde à l'hameçon plutôt que de rester dans un café ou face à un téléviseur. «Le spectacle de la prise d'un poisson est excitant. J'aime regarder les autres pêcher, mais je compte bien m'y mettre prochainement», souligne un jeune étudiant.