Algérie

Trente-sept crânes d’Algériens au Musée de l’homme L’Algérie ne réclame pas les restes de ces personnes mortes pendant les décennies de conquête au XIXe siècle.



Trente-sept crânes d’Algériens au Musée de l’homme L’Algérie ne réclame pas les restes de ces personnes mortes pendant les décennies de conquête au XIXe  siècle.
Mohammed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif Boubaghla, chef kabyle à la tête d’une insurrection dans la région du Djurdjura, tué en 1854 ; Cheikh Bouziane, exécuté en 1849 après avoir tenu tête à l’armée française dans l’oasis des Zaatchas… Au total 37 crânes d’Algériens, presque tous identifiés, morts lors des décennies de conquête de l’Algérie mi-XIXe siècle figurent parmi la collection du fonds d’anthropologie du Musée de l’homme, à Paris.

Ce fonds possède 18 000 crânes, dont la moitié proviennent d’Europe et les autres ont été collectés sur tous les continents lors des expéditions naturalistes. Moins de 300 d’entre eux sont identifiés, dont 160 d’Européens. Y figurent notamment ceux de 35 personnages illustres – Saint-Simon, Gambetta, l’abbé Soury, le maréchal Jourdan ou le général Lamarck –, mais aussi des célèbres criminels, ou ceux dont les corps n’étaient tout simplement pas réclamés dans les hôpitaux.

« PRISES DE GUERRE »
S’y mêlent aussi ceux qui ont été collectés dans le contexte de la domination coloniale, tels ceux des Algériens. « Ces crânes proviennent pour certains des prises de guerre, des opposants décapités ou des personnes mortes à l’hôpital des suites de blessure ou de maladie que médecins et chirurgiens militaires récupéraient pour leurs collections personnelles », précise Philippe Mennecier, chargé de la conservation de la collection d’anthropologie. Selon lui, « hors France, l’Algérie est un cas particulier. Elle a fourni le plus de restes identifiés » .

Les restes d’Algériens sont parfois identifiés par leur nom complet ou ne sont mentionnés que par un surnom ou des détails sommaires. Ainsi la seule femme est-elle répertoriée sous l’appellation de « sorcière de Blida ». « À la lueur d’un travail d’historien, tous pourraient être plus sûrement identifiés », estime Philippe Mennecier – et donc être restitués si l’État concerné en fait la demande. Mais l’historien Ali Farid Belkadi a eu beau médiatiser ces restes humains algériens, leur État n’a jusqu’à présent formulé aucune requête pour leur rapatriement.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)