Algérie

Trémie de la Pépinière: Déplacement des réseaux avant l'entrée en matière fin septembre



La compression du délai du projet et la minimisation des incommodités dues au chantier. Telles sont les deux grandes lignes du cadrage fait sur place par le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base à l'égard de l'ensemble des intervenants dans le projet d'échangeur en trémie au carrefour de la Pépinière. Critique, ferme et intransigeant, mais toujours tout sourire, le premier responsable du secteur a, sous un soleil de plomb, aspergé d'une pluie de questions le représentant de l'entreprise de réalisation. Adroit et plutôt convainquant dans ses réponses, le « porte-parole » de la Société algérienne des ponts et travaux d'arts (Sapta), chef de file du groupement Sapta-Sarl Piod auquel avait été confiée la réalisation de la trémie, a su tirer son épingle du jeu. « Mais pourquoi donc le ministre s'est-il particulièrement attardé sur un point de visite qui appartient plutôt au menu ordinaire d'une sortie de maire ou de wali et s'est-il appesanti tout autant sur des petits détails d'un ouvrage d'art de bas de gamme dans la nomenclature des Travaux publics ? », ont murmuré certains sous le chapiteau. La réponse transparaît de son intervention même lors de la séance de présentation du projet et de la discussion qu'il a eue avec les maîtres d'œuvre et d'ouvrage.

LES CONSEILS-ORDRES DU MINISTRE

Rien qu'en entendant parler le ministre des TP on se fait déjà une idée sur les maux de tête qu'ont donnés à son département les chantiers de ce type d'ouvrage. Le ministre a évoqué de « mauvaises expériences » dans ce segment qu'a eues son administration par le biais de certaines directions locales avec comme point commun essentiel : « le non-respect du planning dû à des défaillances dans le processus d'exécution » qui se traduit par « des désagréments bien au-delà de l'entendement et un gros dépassement des délais ». Et à l'écouter encore, Sapta n'est pas exempte de tout reproche dans cette branche. « Celui qui a été mordu par le serpent a peur de la corde. Et votre entreprise ne fait pas l'exception », a-t-il lâché à l'adresse du responsable de Sapta présent à la séance. D'ailleurs, celui-ci a été appelé au pupitre dans la foulée du questionnement posé par le ministre sur « l'expertise en matière d'échangeur en trémie » qu'a l'entreprise chargée de la trémie de la Pépinière. « …Nuance, je ne parle pas de qualification et de classification d'entreprise mais d'expérience et d'expertise dans un segment précis de la nomenclature des ouvrages d'art, les trémies en l'occurrence », l'a interrompu le ministre, avant de lui rendre la parole. Ingénieur polytechnicien de formation, ayant gravi les échelons au sein du groupe public Cosider -leader du BTPH en Algérie- jusqu'au plus haut poste de PDG, le ministre Lakhdar Rakhroukh est un vrai fou des détails techniques. Avec lui, c'est comme si on venait d'assister à un montage virtuel d'une structure de trémie en mode visionnement accéléré.

LIVRAISON DE L'OUVRAGE EN MAI 2025 « AU PLUS TARD »

Evidemment, ce n'était ni l'objet ni la vocation de ce point de visite. Mais l'échange qui a eu lieu a permis néanmoins de saisir, en substance et à grand trait, les « nœuds » du problème qui a tendance à se reproduire dans les chantiers de trémies et ce pour quoi le ministre des TP s'y est longuement arrêté dans le cas d'espèce du projet de la Pépinière-Oran. « Mes appréhensions ne sont pas subjectives mais sont motivées par ce qu'on a vécu comme expériences. Personnellement, je ne marche pas avec l'idée d'un délai de 10 mois pour la livraison des travaux. C'est trop loin, d'autant qu'il s'agit là d'un carrefour à grand trafic automobile situé à la croisée des chemins d'une grande ville », a objecté le ministre, qui a par ailleurs ordonné qu'on remette à l'entreprise de réalisation l'ODS de lancement des travaux à très brève échéance. Le chef de projet a expliqué que « nous avons déjà commencé l'étude d'exécution du génie civil et de la partie route. Les éléments préfabriqués, nous les confectionnerons en même temps que se fera le déplacement des réseaux. Ils seront disponibles à plus de 60% avant d'entamer les terrassements de sorte qu'une fois ces travaux achevés, nous mettrons en place la structure tout de suite. Nous maîtrisons le processus du début à la fin. Il n'y a que la phase de déplacement des réseaux que nous ne maîtrisons pas pour la simple raison que cela est indépendant de notre volonté ». De quoi susciter l'intervention du wali Saïd Sayoud qui, réagissant au quart de tour, a donné des assurances au ministre qu'il fera en sorte que le déplacement des différents réseaux (AEP, gaz, électricité, téléphonie, fibre optique et autres éléments TIC le cas échéant) se fera dans les plus brefs délais et que le chantier fera l'objet d'un suivi et d'un accompagnement au jour le jour pour qu'il soit bouclé bien avant l'été prochain.

TRÉMIE À GRAND GABARIT : LA PLUS GRANDE D'ORAN

Doté d'une enveloppe financière de 1,7 milliard de DA, ce projet a focalisé l'attention en raison de son caractère de priorité dans un contexte d'accentuation des problèmes liés à la circulation dans ce point noir, l'un des plus intenses et compliqués nœuds du réseau routier intramuros. Ce grand rond-point se trouve en effet à la croisée des chemins entre plusieurs directions, dont notamment la RN 11 qui mène vers Arzew via Sidi El-Bachir, la section autoroutière menant vers le rond-point d'El-Morchid et le port d'Oran, la route menant vers le centre-ville de Bir El-Djir, le boulevard du Millenium, Es-Seddikia (ex-Gambetta) via les HLM, la Zone des sièges, la cité AADL USTO, entre autres axes desservis par cet immense croisement à sens giratoire. Le projet de base est conçu par la réalisation d'une trémie bidirectionnelle avec comme axe longitudinal la RN 11 et avec un aménagement en surface par un giratoire. L'aménagement de ce carrefour consiste en la réalisation d'une trémie de grand gabarit en 2 fois deux voies plus un trottoir à chaque côté (partie ouverte). Ce passage inférieur permet un dégagement rapide des itinéraires principaux de surface avec une meilleure prise en charge du trafic local en surface en éliminant les principaux cisaillements et ce par l'adjonction de giratoire assurant ainsi une fluidité permanente de la circulation. La partie couverte de l'ouvrage est constituée de piédroits latéraux sous forme de L et des éléments supérieurs en forme U (Opticadres) constituant la dalle, ainsi que des murs de soutènement. Couvrant un large éventail de spécialités, qui va de l'étude-réalisation de ponts, viaducs, ouvrages d'art, tunnels, galeries, travaux de génie civil et routier aux ouvrages hydrauliques divers en passant par la préfabrication de poutres en béton précontraint pour ossatures de parking à étages, passerelles pour piétons, entre autres, l'entreprise publique Sapta a à son crédit de nombreux grands projets à travers le territoire national, parmi lesquels : le pont suspendu de Sidi M'Sid (Constantine), le pont-rail de Souk Ahras, les viaducs de Kramis (Mostaganem) et de Ouled Fayet (Alger), le pont de Ticherihine (Ghardaïa), l'ouvrage de Ghar El Bez (Jijel) ainsi que plusieurs trémies.




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