Elle considère cette grève 'illégale" tout en représentant une menace pour la pérennité de l'entreprise.
Alors que l'arrêt de travail observé par les 2 000 travailleurs de GTP entame son treizième jour, on a appris que deux travailleurs qui avaient entamé une grève de la faim 'pour dénoncer les dernières mesures de leur direction" ont été évacués, hier matin, aux services des urgences de l'hôpital de Hassi-Messaoud. De son côté, la direction régionale de l'entreprise de Hassi-Messaoud a mis avant-hier ses menaces à exécution en fermant les cantines et les foyers aux travailleurs grévistes, notamment au niveau de la base LPG et Irara. Une décision sentie comme une provocation par les salariés qui ont tenu à la dénoncer, la jugeant 'illégale et injuste". Selon un travailleur joint par téléphone, un collectif de travailleurs a décidé de porter plainte au tribunal pour exiger la réouverture de ces services indispensables à la vie, d'autant plus, ajoute notre interlocuteur, qu'il y a des travailleurs sur place qui continuent d'assurer le service minimum. Après la fermeture des cantines, la direction régionale de Hassi-Messaoud menace de suspendre les salaires et fermer les lieux d'hébergement, c'est ce qu'indique une note adressée le 19 avril aux travailleurs.
Le document, qui qualifie la grève qui dure depuis le 10 avril d'illégale, indique notamment qu'elle 'perturbe gravement le fonctionnement de l'entreprise et sa persistance risque de mettre en péril son devenir et celui de chaque travailleur". La note ajoute 'devant la menace croissante de ce mouvement sur les intérêts de notre entreprise et conscients de nos responsabilités, nous demandons à l'ensemble des travailleurs de mettre fin à cette grève et de reprendre le travail le 20 avril 2013, dans le cas contraire l'employeur serait amené pour des raisons sécuritaires à suspendre les remunérations des travailleurs, la suspension des congés, la suspension de la prise en charge". Cette instruction intervient au lendemain du communiqué, en forme d'appel à la sagesse, de la direction générale qui a informé les travailleurs d'une décision d'augmentation de 15% avec effet rétroactif à partir de 1er janvier 2012. Un appel qui n'a pas convaincu les travailleurs ni dans le fond ni dans la forme puisqu'ils reprochent à la direction générale et le syndicat de GTP de privilégier 'la menace et le dialogue par fax" au lieu de dépêcher des responsables pour dialoguer directement avec les travailleurs. 'Ni le P-DG ni le secrétaire général du syndicat d'entreprise n'a daigné se déplacer au Sud pour s'enquérir du sort de l'entreprise et de la situation des travailleurs", affirme des travailleurs joints hier par téléphone. Ces derniers reprochent à leurs représentants syndicaux d'avoir 'choisi l'Arabie saoudite à Hassi-Messaoud", faisant allusion au voyage de mission d'une semaine effectué par le SG du syndicat d'entreprise et des cadres de GTP à Djeddah pour réserver des hôtels en prévision des voyages de la omra alors que la grève paralysait plusieurs chantiers. 'Nous sommes pour le dialogue dans l'intérêt de l'entreprise et du pays mais nous n'acceptons pas le mépris", indique un autre travailleur de Hassi-R'mel.
À noter que le procès des neuf travailleurs grévistes de la base LPG ET Irara de Hassi-Messaoud a été reporté, une nouvelle fois, à la semaine prochaine. Nos tentatives pour avoir l'avis du P-DG et du syndicat d'entreprises sont demeurées vaines.
M. T.
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Posté Le : 22/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Madjid T
Source : www.liberte-algerie.com