Après l'épreuve cannoise, le jeune réalisateur algérien, Yanis Koussim, présentera Khouya dans le prestigieux Festival du film de Locarno.
Khouya est le second film de l'Algérien Yanis Koussim, cinéaste, écrivain, poète et cinéphile sensible. C'est aussi le deuxième acte d'une trilogie intitulée Algériennes (entamée avec l'inégal Khti et en attendant le documentaire Mon papa est une légende ). Ce film a le mérite d'avoir été, à notre sens, la plus intéressante proposition cinématographique algérienne au dernier festival de Cannes. Pour couronner le tout, Khouya est programmé dans la catégorie Concorso Pardi Di Domani du 63e Festival du film de Locarno et il est le premier court métrage algérien à se rendre à cette manifestation helvète, depuis sa création. En outre, avec ce film, l'Algérie est le seul pays africain présent à cette édition.« Je rêve avant tout de conquérir l'Algérie et les Algériens, nous a confié le réalisateur. Ce peuple chaud et intelligent qu'on laisse pousser comme une plante sauvage. J'aime les Algériens, j'en suis un. On peut dire ce qu'on veut des gens de mon pays, mais moi je sais ce qui est vrai. Je sais que nous sommes un peuple insoumis, même si l'on pense nous soumettre, un peuple libre, même si l'on pense nous brider. Je veux faire des films pour les gens de mon pays, pour qu'ils se reconnaissent dans mes images, je suis des leurs et ils sont miens. Nous rirons ensemble de nos travers et nous réfléchirons de concert à nos problèmes. »Khouya est certes un court métrage, mais qui détient les qualités intrinsèques d'un long métrage aspirant à déborder du vase académique. En moins de 15 minutes, Koussim réussit le tour de force de saupoudrer son histoire de violence familiale (un frère tyrannisant ses trois s'urs), d'une pincée d'originalité qui fait toute la différence.En refusant le manichéisme, en plongeant son cinéma dans le traitement d'un quotidien morne, formaté et pluvieux, le tout étiré par des plans-séquences qui dilatent le temps, en travaillant sur la normalité des choses, tissant des fils tendus, arguant du langage cinématographique et finalement jouant sur une instantanéité du présent, Koussim lève le pied tout en caressant l'idée même de l'émotion au cinéma. « Ce que je veux, dit-il, c'est faire des films, ceux que je voudrais voir en tant que cinéphile, et non parler du passé, glorieux ou pas, de notre cinématographie, ni d'essayer de démêler le pourquoi du comment de son déclin, cela ne nous avancera à rien ! Je veux aussi que d'autres puissent faire leurs films, et pour cela, nous sommes un groupe qui avons décidé de nous battre pour y arriver ! »Aujourd'hui Yanis Koussim. Demain Amal Kateb, Djamil Beloucif, Lamine Ammar-Khodja, Nazim Djemaï, Adel Soufiane, Omar Belkacemi, etc. L'année 2011 sera l'année du jeune cinéma algérien'ou ne sera pas !
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 11/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Samir Ardjoum
Source : www.elwatan.com