Algérie

TRAVAUX ROUTIERS À GUELMA



Des travailleurs en grève Que se passe-t-il, ces jours-ci, à l?Entreprise de travaux routiers de Guelma (ETRG), une des dernières activant dans ce domaine et réalisant tous les projets de la wilaya ? Des 300 travailleurs que compte l?entreprise, 156 ont observé un débrayage la semaine dernière, passant outre à la légalité, selon la pétition en notre possession, (ils sont juste une centaine selon la direction générale). Et pour cause, ils en ont après la section syndicale et le président-directeur général (PDG) les accusant de mauvaise gestion. Ils ne font plus confiance à cette section qu?ils soupçonnent d?avoir des accointances non avouées avec le PDG. Certains craignent qu?au train où vont les choses, on brade leur entreprise à certains « barons » tapis dans les rouages de l?Etat. Selon des membres du comité de participation, l?entreprise a signé un protocole d?accord avec un groupe belge Nonclercq faisant état d?un partenariat à 80% au profit de ce dernier, lequel va investir juste 5 milliards de centimes, et acheter « sous forme de crédit ou de leasing des équipements ». L?entreprise accuse des dettes globales estimées à 18 milliards de centimes, sans compter 3 milliards de centimes qu?elle doit à plusieurs prestataires. Elle doit à la CNAS 11 milliards de centimes, si bien que celle-ci a dû procéder au blocage de son compte bancaire. Après intervention du wali et après plusieurs négociations entre les deux structures, il y a eu dernièrement mainlevée. Selon Kamel Boucharma, PDG, le compte sera débloqué, les chèques visés et on reprendra le travail. Car, de cause à effet, faute de disponibilité de bitume, plusieurs chantiers sont à l?arrêt. Aussi, entre autres clients de cette entreprise, la DUC à laquelle a été adressée une mise en demeure en vue de reprendre le travail, sinon il y aurait résiliation des marchés (selon la DUC, cela concerne deux marchés, l?un de 3,6 milliards de centimes et l?autre de 4,2 milliards de centimes, sans compter d?autres travaux estimés à 2 milliards de centimes sous forme de bons de commande). Le PDG réfute les accusations de mauvaise gestion. A propos du bradage de l?entreprise, il dira : « Je ne serai jamais ni bradeur ni liquidateur. » Selon lui, « nous avons des difficultés à cause des dettes, car ayant hérité d?un lourd passif, mais avec le déblocage du compte, on va redémarrer l?entreprise, d?autant que nous avons un plan de charges évalué à 20 milliards de centimes ». Derrière cette agitation, il soupçonne certains anciens partenaires ou fournisseurs qui grappillaient l?argent de l?entreprise et qui ne le font plus parce qu?on ne sollicite plus leurs services depuis sa venue, il y a un an. Néanmoins, optimiste, il parlera aussi du projet de partenariat avec le groupe belge, dont le dossier se trouve au niveau de la Société de gestion des participations (SGP Est et Sud-Est). A la question de savoir si ce partenariat est jouable ou viable, le PDG dira que, selon les termes du protocole d?accord, l?activité sera sauvegardée, le personnel sera maintenu, les dettes seront payées par le partenaire qui investira un fonds de roulement de 5 milliards de centimes, c?est-à-dire que l?entreprise redémarrera à zéro, du bon pied. Quoi qu?il en soit, mercredi dernier, les protestataires ont mis fin au débrayage, car il est prévu aujourd?hui (lundi) un vote afin de savoir si la majorité des travailleurs veut le retrait de confiance à la section syndicale ou non.


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