Algérie

Travaux publics à Laghouat



Ghoul, le béton et la réconciliation Arrivé jeudi dernier en début de matinée pour une visite de deux jours, Amar Ghoul s?est finalement contenté d?une inspection hâtive des ouvrages relevant de son secteur pour se consacrer exclusivement à l?objet de son déplacement : animer des meetings dans le cadre de la campagne pour la charte de la paix et de la réconciliation et activer la mobilisation des troupes en prévision des meetings que présidera le chef de l?Etat dans les prochains jours à Laghouat, et qui regrouperont les wilayas de Ghardaïa et de Djelfa. Outre le pont de Mtilili, endommagé récemment par des crues, M. Ghoul a visité le contournement de Sidi Hakoum et le pont de dédoublement de oued Mzi. Ce dernier ouvrage, dont la réception est prévue pour le mois d?octobre prochain et dont la réalisation a été confiée à hauteur de 195 millions de dinars à la Sapta, est destiné à soulager le pont datant de 1925, initialement prévu pour les chemins de fer, et qui n?est plus apte à supporter la densité du trafic, estimée à plus de 5000 véhicules par jour, constitués en majorité de convois exceptionnels à destination de Hassi R?mel et Hassi Messaoud. Très satisfait de la qualité et du rythme des réalisations, le ministre a qualifié Laghouat de wilaya type. Cependant, en matière de voirie, M. Ghoul n?était pas sans savoir que dans un passé récent, en raison du déficit en moyens de réalisation, les ingénieurs et techniciens du secteur avaient à plusieurs reprises attiré l?attention des pouvoirs publics et refusé d?assurer le suivi des travaux confiés à l?ENCGB, déclinant toute responsabilité à l?endroit des manquements constatés ; plusieurs arrêts de chantiers ont été décidés. Outre le non-respect des normes prescrites en matière de béton bitumeux par le cahier des prescriptions spéciales établi par le CTTP, la mauvaise organisation de chantier, l?apparition de sinuosités et d?ondulations, l?absence de signalisation, l?archaïsme des moyens de réalisation, les ingénieurs en question ont émis des réserves à l?endroit de la qualité du béton bitumeux, en raison du fait que la centrale de béton était distante de plus de 100 kilomètres des points de réalisation, « en plus du fait que le contrôle du béton bitumeux était inopérant, il fallait plus de quatre heures d?intervalle pour la réalisation de deux bandes de 100 mètres de béton bitumeux », nous ont confié plusieurs cadres du secteur. Les choses se sont améliorées depuis, et le nouveau DTP semble avoir tenu parole. En effet, l?argument avancé, selon lequel les entreprises qualifiées n?étaient pas intéressées pour déplacer un matériel lourd pour des dizaines de kilomètres de béton bitumeux, ne tient plus la route. Désormais, on se bouscule pour s?arracher le marché d?un secteur qui, en plus de 200 milliards de centimes, dont près de 140 milliards ont été consommés, vient de bénéficier de plus de 600 milliards de centimes dans le cadre du plan quinquennal. Au terme de la visite des chantiers, M. Ghoul a tenu à faire part des priorités du secteur, dont la mise à niveau des routes nationales, la signalisation, l?aménagement des accotements, l?élimination des points noirs, le relèvement des chemins de wilaya au niveau de routes nationales et la prise en charge par son secteur de la voirie urbaine. Le ministre s?est rendu à Nacer Ben Chahra et Ksar El Hirane, où il a animé deux meetings pour se rendre ensuite à Tagmout et Aïn Madhi avec un inévitable crochet par les sièges de la zaouïa de Sidi Attalah et de la Tidjania. A Aïn Madhi, le cheïkh Abdeljabar, khalifa d?habitude réservé, a tenu à souligner que les liens de la famille Ghoul, avec la Tidjania, remontent à loin pour expliquer le geste. Dans la matinée d?hier, M. Ghoul s?est rendu à Aflou où il a animé un meeting très suivi, à la fin duquel il fut piégé par les organisateurs. Alors que quelques centaines de mètres le séparait du domicile du député FLN, où il devait déjeuner, on lui a fait faire le tour de la ville, histoire de l?édifier sur la qualité des routes où seulement quelques centaines de mètres étaient praticables. « Message reçu », déclarera-t-il.


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