Travaux d'urgence sur le pont de Sidi Rached

Considéré comme le lien ombilical entre le centre-ville et les plus grands faubourgs de la ville , le pont de Sidi Rached suscite aujourd'hui des préoccupations de la part des responsables de la direction des travaux publics (DTP).

Une société algérienne (SAPTA) vient de prendre en charge des travaux, «très délicats» nous dit-on, pour le confortement urgent de cet ouvrage.

Selon M. Rammache Ammar, DTP, il s'agit de «travaux d'extrême urgence, qui ne peuvent souffrir le moindre retard». Mais en dépit de cette situation de crise, et toujours selon notre interlocuteur, «il n'est pas pour l'instant prévu de fermer le pont à la circulation, décision qui serait catastrophique pour des dizaines de milliers de véhicules et de riverains. Cela pourrait même paralyser une grande partie de la ville.» Rappelons que ce pont gigantesque a commencé à montrer des signes d'essoufflement voilà près de trente ans.

Des opérations sommaires et ponctuelles de renforcement, dont plusieurs ont nécessité sa fermeture provisoire pendant de longs mois, avec les conséquences désastreuses qui en ont découlé, n'ont pas suffi à endiguer le mal qui ronge cet ouvrage séculaire. Selon certains spécialistes questionnés sur le sujet, le mal qui s'est déclaré vient sans aucun doute d'une surcharge pondérale sur cet ouvrage, réalisé à l'époque coloniale.

En effet, le pont fut pendant des décennies le passage quotidien des bus mais surtout des camions de gros tonnage. Ces véhicules - face aux menaces d'effondrement du pont constatées par les spécialistes chargés du contrôle de l'ouvrage - ont été interdits de circulation voilà une dizaine d'années.

Toujours selon ces spécialistes, un second facteur doit être considéré avec beaucoup de sérieux et qui concerne le terrain sur lequel repose l'ouvrage en certains endroits touchés par l'érosion. Ce qui fait dire aux vieux Constantinois que Sidi Rached a les pieds plantés dans la vase du Rhumel.