Depuis sa promulgation en mars 2009 et jusqu'à ce jour, 129 décisions
judiciaires de travail d'intérêt général (TIG) ont été rendues par les
tribunaux relevant de la cour d'Oran, a-t-on appris hier auprès du juge
d'application des peines (par abréviation : JAP) près cette cour, M. Hadjar.
Sur ces 140 cas, 79 ont été déjà exécutés, le reste étant en cours de
procédure, précise le même magistrat. L'année 2011 a connu une «
accélération », pour ainsi dire, de la cadence de la mise en Å“uvre de ce
dispositif de subtitution à la peine privative de
liberté, puisque 129 verdicts de TIG ont été prononcés durant l'année par les
six tribunaux sous la coupe de la cour d'Oran, ce qui représente une croissance
exponentielle par rapport au début, plutôt mitigé, de l'application de cette
nouvelle option alternative à l'emprisonnement.
En parallèle à cet accroissement quantitatif, l'on enregistre une plus
grande ouverture quant à ce dispositif de la part des établissements publics
susceptibles d'accueillir les personnes concernées ; fait perceptible par le
nombre qui va en croissance des structures impliquées de façon effective dans
ce disposif. En effet, alors qu'au début quasiment
seules les structures relevant du secteur de la justice local faisaient - à
défaut - office d'établissements d'accueil, aujourd'hui plusieurs institutions
publiques sont preneuses. On peut en citer les APC d'Oran, d'Arzew, de Béthioua et de Gdyel, les établissements
publics de santé de proximité (EPSP), l'ENTV (station
régionale), entre autres. Aussi, les personnes ayant bénéficié de ce mode
alternatif à l'incarcération sont de divers profils: différents niveaux
scolaires, y compris universitaire, différentes professions ou de
qualifications professionnelles…, fait-on savoir de même source.
Dans l'esprit de la loi, l'application de cette peine alternative
garantit le non recours systématique aux moyens répressifs qui influent
négativement sur les différents aspects de la vie des condamnés. Sur le plan
pratique, explique M. Hadjar, dès la prononciation du
jugement définitif sur cette peine (quand les conditions légales s'y prêtent, s'entend),
le parquet général établit les procédures à suivre et les envoie au JAP, qui
doit suivre le dossier.
Ce dernier convoque le condamné pour s'enquérir de sa situation sociale, professionnelle,
sanitaire et familiale et prend l'avis d'un médecin qui doit choisir la nature
du travail qui correspond au profil et à la condition physique du condamné. Les
travaux d'intérêt général sont définis par le JAP au niveau d'une structure
publique. Le condamné qui bénéficie de cette peine (il y a 41 catégories
d'infraction, soit 105 délits, qui sont concernées dans le code pénal, sans
compter les lois spéciales) continue de travailler, « bénévolement », dans son
poste initial, vit au sein de sa famille et mène une vie normale. Le JAP est
habilité à interrompre l'application de cette peine pour des raisons de santé, familiales
ou sociales ou dans le cas où le condamné faillit à ses obligations. Ce dernier
cas disciplinaire ne s'est jamais produit heureusement jusqu'ici, tient à
souligner M. Hadjar.
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Posté Le : 25/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com