Travaillez travailleurs !

Le premier mai, nous nous entendons tous à fêter ce que nous ne faisons pas : le travail. Ce n'est pas la peine de se mentir, la seule chose que nous célébrons, c'est la grâce matinée. Le rgad. N'est-ce pas qu'on est infatigable au repos. Et comme nous sommes tous moumnine et profondément croyants, on ne laisse jamais tomber notre prochain, c'est notre culture qui nous le dicte; si tu vois quelqu'un qui cherche à se reposer aide-le, mais en lui rappelant que le travail est sacré, il ne faut pas y toucher. Ainsi, nous tous essayons de tuer le temps et même pour ce faire, on choisit de tuer le temps mort, cela demande moins d'effort. Pour se ménager, on refuse d'écouter les histoires à dormir debout.Et la dernière histoire à dormir debout en bout, c'est le geste qu'a fait notre ex-nouveau Premier ministre.Il a offert des chèques d'un montant de 50 millions de dinars aux présidents de la JSK et du MCA, Mohand Chérif Hannachi et Boudjemaâ Boumella, avant le coup d'envoi de la rencontre qui les opposait en Coupe d'Algérie. Comme quoi, courir derrière un ballon rapporte plus de richesse que le travail qui crée des richesses. On n'est pas contre l'argent dans le sport. Mais il y a des limites. Quand on pratique un sport comme profession, l'argent est nécessaire. Mais là, il s'agit d'équipes professionnelles. Des entreprises privées. Pourquoi donc offrir du fric à des privés pousse-ballon et ne pas en offrir à une entreprise privée qui paye des charges étouffantes ' Et puis, ces messieurs qui offrent des chèques pour redorer leur «blason-carrière», qu'ils le fassent avec leurs économies et non avec l'argent du peuple et de ceux qui payent leurs impôts.Comme quoi, si on veut gagner juste de quoi ne pas crever de faim, il suffit de travailler, mais si on veut devenir riche, il faut trouver autre chose et là, ce ne sont pas les têtes chercheuses de l'université qui vont me contredire. Il se trouve ceux qui ont boudé les études pour ne compter que sur leurs doigts, les pickpockets. Et ceux qui ont investi sur leurs jambes pour jouer et gagner, pas des rencontres mais de l'argent.