Au moment où le
gouvernement parle de l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen algérien, des
milliers de jeunes recrutés dans le cadre des différents dispositifs de
création d'emploi et de lutte contre le chômage, continuent de recevoir un
salaire «dérisoire».
C'est le cas des
jeunes recrutés dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion sociale (connu
sous le nom de filet social) géré par la direction de l'Action sociale. Des représentants
de ces jeunes recrutés au niveau des établissements scolaires et des secteurs
urbains, ainsi que les communes se sont déplacés à notre rédaction pour lancer
un appel aux pouvoirs publics les appelant à se pencher sur leur situation. «
On est recrutés pour une période de deux ans avec un salaire mensuel de 5.400
dinars, un salaire qui ne couvre même pas les frais de transport ». Concernant
l'âge, « tous les dispositifs exigent un âge de moins de 35 ans et la question
qui reste posée est: que faire au-delà de 35 ans?», ajoutent nos interlocuteurs.
Pour le contrat d'insertion des diplômés (CID ex-CPE), le salaire est d'environ
11.000 DA, du fait que les cotisations sociales mensuelles sont soustraites des
12.000 DA, et ne bénéficient, pour la plupart des bénéficiaires, que d'un petit
plus que devra verser l'entreprise, qui a pourtant bénéficié des exonérations
fiscales et autres avantages accordés par l'Etat dans ce cadre. Les techniciens
supérieurs perçoivent un salaire de 10.000 DA durant la première année, alors
que les jeunes sortant de l'enseignement secondaire ou des centres de formation
professionnelle n'ont droit qu'à un salaire de 8.000 DA à travers les contrats
d'insertion professionnelle (Cip). Pour
les jeunes chômeurs sans formation ni qualification qui bénéficient de contrats
de formation et d'insertion (CFI), le salaire est de 6.000 DA. La lutte contre
le chômage et l'encouragement de la création d'emplois en Algérie entrepris par
le gouvernement restent inscrits dans la case du « social », puisqu'ils ne
contribuent pas à l'amélioration des conditions de vie des jeunes, destinataires
du dispositif d'insertion professionnelle. Il est à rappeler que des dizaines
de jeunes adhérents à la commission de wilaya d'insertion des contrats de pré-emploi et le filet social, relevant du Syndicat
national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP), se sont
rassemblés, en juillet dernier, devant l'ANEM pour
dénoncer la précarité de l'emploi et l'échec de la politique de l'assistanat
menée par la tutelle. Les contestataires avaient barré, durant une heure, la
route qui longe ces administrations. Et ce n'est qu'après l'intervention
musclée des forces de sécurité que la circulation routière a été rétablie.
Les
protestataires portaient des banderoles scandant la précarité de l'emploi et
appelant à leur insertion professionnelle. Cette commission a rédigé un
communiqué où elle a mis en exergue une plateforme de revendications, dont
l'insertion de tous les contractuels à leurs postes sans conditions préalables,
la dénonciation de l'échec de la politique de l'emploi menée par la tutelle, la
garantie de postes de travail permanents pour les diplômés universitaires et, enfin,
l'abolition de la politique de travail par contrat et la lutte contre l'emploi
précaire.
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Posté Le : 02/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com