Algérie

TRAVAILLEURS DE L'ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ



TRAVAILLEURS DE L'ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ
Le Syndicat national autonome des travailleurs d'électricité et du gaz (Snateg) a annoncé hier une grève générale les 21, 22 et 23 mars en signe de protestation contre l'indifférence de la direction du groupe Sonelgaz quant à leurs revendications socioprofessionnelles.Younès Djama - Alger (Le Soir) - Les travailleurs brandissent une plateforme de revendications de 36 points et qui tournent essentiellement autour d'une demande d'augmentation des salaires de 50%, plus d'équité dans les postes administratifs sans distinction, donner plus de chance à l'élément jeune. Ils réclament le libre exercice du droit syndicat et une augmentation de la prime de l'Aà'd el Adha à 60 000 DA. Ils insistent sur la bonne santé financière du groupe malgré le catastrophisme affiché par la direction.Tout en appelant les adhérents du Snateg à se mobiliser «àla hauteur de l'événement», les syndicalistes préviennent qu'ils sont prêts à aller le plus loin possible dans le mouvement si la direction de Sonelgaz s'entête à se montrer indifférente.Le mouvement va démarrer à partir de la wilaya de Tizi-Ouzou le 21 mars avant de s'étendre à la wilaya de Béjaà'a le lendemain 22 mars, pour enfin aboutir à un rassemblement de protestation devant le siège de la Sonelgaz au Télémly le 23 mars. Les syndicalistes ont appelé cette action «le rassemblement de la dignité». L'annonce de cette grève a été faite hier au siège du Snateg à Bab Ezzouar par son président Mellal Raouf lors d'une conférence de presse à laquelle ont également pris part le SG du Snateg, Abdelkader Kouafi, le délégué du syndicat dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Taleb Boukhalfa, et du conseiller du syndicat, Chawki Fertas.Les griefs énumérés par les conférenciers ont trait notamment à la gestion par la direction du groupe Sonelgaz du dossier des œuvres sociales, ainsi que la fermeture des portes de dialogue avec les représentants syndicaux, en passant par la gestion jugée «mauvaise» du groupe Sonelgaz.Les syndicalistes rappellent qu'ils ont saisi la direction sur les mesures à prendre afin d'assurer le service minimum et ne pas pénaliser les consommateurs. Mais que la direction n'a pas donné suite à cette requête, annonçant par la même occasion qu'ils ne sont en rien responsables des désagréments que cette grève pourrait engendrer aux clients de la Sonelgaz. Sur le choix de la wilaya de Tizi-Ouzou pour démarrer la grève, le président du Snateg a indiqué que la décision a été prise par le conseil national du syndicat suite à la demande qui a été faite par les délégués de cette wilaya. Le syndicat dénonce l'«ostracisme» dont il fait l'objet par la direction de Sonelgaz, sachant que ce syndicat, créé en décembre 2013, revendique une représentation ouvrière de30 000 adhérents sur un total de salariés du groupe de 86 000. C'est à ce titre que le Snateg estime incongru le fait qu'il n'a pas été convié à la tripartite encore moins associé à l'élaboration du code de travail.M. Mellal dénonce le forcing de la direction en vue d'amener les travailleurs à adhérer «de force» à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) quand bien même beaucoup d'entre eux ont fait le choix d'appartenir au syndicat autonome qu'est le Snateg.La direction de Sonelgaz a même poussé «le zèle» jusqu'à ponctionner 200 DA de droits d'adhésion (àl'UGTA) systématiquement prélevés sur les salaires des travailleurs. «Et cela sans même délivrer des cartes d'adhésion», déplorent les syndicalistes qui se demandent quelle direction prend tout cet argent, quand on sait que les 200 DA sont multipliés sur 86 000 travailleurs de la Sonelgaz.Les syndicalistes évoquent une mauvaise gestion de la société et dénoncent un phénomène de corruption qui y a pris racine. Citant à titre d'exemple l'expertise judiciaire lancée en 2012 par le procureur de Sidi M'hamed sur une affaire de surfacturation et de passation de marchés douteux conclus par le président du conseil d'administration des œuvres sociales. Le préjudice financier est estimé à 2 milliards de DA. Ils déplorent qu'aucune poursuite n'ait été engagée à l'encontre des personnes «incriminées».


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