Algérie

«Travailler en toute amitié, respect des valeurs et des traditions culturelles de ce pays» JEAN-CLAUDE VOISIN. Directeur de l'Institut français à Alger



«Travailler en toute amitié, respect des valeurs et des traditions culturelles de ce pays» JEAN-CLAUDE VOISIN. Directeur de l'Institut français à Alger
- Vous êtes le directeur de l'Institut français d'Alger. En poste depuis un peu plus d'une année, quel bilan faites-vous de cettepériode '

L'Institut français d'Alger est l'un des instituts français les plus importants dans le monde ; c'est une grosse machine. Ses missions, comme celles de tous les instituts du ministère français des Affaires étrangères sont d'accueillir et de guider les étudiants qui souhaitent parfaire leurs études en France ; c'est aussi de dispenser des cours de français selon des méthodes et des enseignants supervisés par des règles très strictes de qualité ; enfin, c'est de proposer un programme d'activités culturelles qui participent à l'enrichissement de la langue française, à une meilleure connaissance du paysage culturel français contemporain, tout en s'intégrant dans la vie culturelle du pays et en symbiose avec elle. A Alger, je crois que nos activités reflètent assez bien ces missions. De par mon expérience et mon vécu dans le monde arabo-musulman et dans de grosses structures culturelles, j'ai souhaité ouvrir l'établissement sur le monde de la cité. Nous avons à présent plus de 60 partenaires à Alger, que je remercie ici sincèrement pour leur confiance et qui nous permettent d'aller à la rencontre des quartiers, d'autres publics. Avec plus de 150 manifestations par an, j'ai conscience de notre place, mais celle-ci sera pour moi encore plus efficace quand nous pourrons développer nos programmations en concertation avec l'APC et les acteurs principaux de la ville. Le public, (les publics), comme dans tous les pays du monde est curieux ; ici les relations avec la France le rendent encore plus proche de nous, les créations en France qui concernent l'Algérie sont de plus en plus nombreuses et riches : nous nous devons de les restituer ici. C'est ce que j'ai tenté à plusieurs reprises lors du Cinquantième anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie.

- Des derniers événements culturels du dernier semestre, quel est l'événement qui a été pour vous le plus important dans tous les sens '

Après la réussite du concert du pianiste Fabrice Eulry qui a émerveillé plus de 600 personnes présentes dans cette belle et prestigieuse salle El-Mawakif à l'hôtel El Aurassi, c'est sans conteste le défilé de mode organisé conjointement avec l'Agence artistique pour le rayonnement culturel (AARC) dirigée par une équipe très professionnelle de M. Orif, l'Association France-Algérie de M. Jean-Pierre Chevènement, en partenariat avec le ministère de l'Industrie et la Ville de Lyon et honoré par la présence de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. Non seulement c'était un moment de coopération franco-algérien, mais cet événement ne va pas rester sans suite ; il s'inscrit dans la volonté de nombreux partenaires de vouloir faire d'Alger la capitale de la mode du Maghreb.

- Qu'est-ce qui se prépare pour le grand public pour cette rentrée '

L'Institut français d'Alger propose plus de cinquante manifestations culturelles jusqu'à la fin de l'année. Les moments forts seront articulés autour de la danse (contemporaine, hip-hop) et du théâtre (5 spectacles). Camille Saint-Saens, Camus seront mis à l'honneur par plusieurs belles manifestations de haute volée. Les concerts Saint-Saens au Sacré-C'ur et à la Basilique Notre-Dame d'Afrique devraient marquer cette rentrée. Parmi les conférences, «La question de la peine de mort», ou «La Méditerranée comme espace géopolitique» devraient faire date, sans compter les invités de marque aux animations proposées par l'ambassade aux SILA et FIBDA. La saison démarre par notre participation au palais de la Culture Moufdi Zakaria au beau Festival international de musique symphonique avec la participation d'une sélection des musiciens de l'Orchestre Pas de loup de Paris (plus ancien associatif français créé en 1881) et le soliste Patrice Fontanarosa.

- Des projets de grande envergure en perspective '

Début de l'année 2014, dans la continuité du Grand défilé de mode que nous avions organisé à l'hôtel El Aurassi en juin 2013 en partenariat avec la ville de Lyon, nous travaillons en collaboration avec un styliste franco-algérien et à son initiative au lancement d'une «Semaine de la mode» à Alger.
Et surtout dans un dialogue avec l'APC et son président, l'Institut souhaite participer à la renaissance du centre-ville et co-organiser avec l'APC de grands événements. Nous travaillons à une édition de la fête de la musique 2014 au centre-ville. Et à la rentrée de septembre 2014, une grande exposition itinérante qui débutera son périple mondial par Alger, mais suspense...

- Un dernier mot pour le public'

L'Institut français appartient à l'espace urbain de la capitale et souhaite participer pleinement et en fonction de ses missions au développement culturel de la ville en partenariat total avec l'APC, avec tous les acteurs du paysage culturel algérois. Comme je l'ai dit au président Betache, nous ne sommes pas un lieu fermé, repaire de je ne sais quoi. Je souhaite que nous puissions travailler en toute amitié dans le respect des valeurs et des traditions culturelles de ce pays. La programmation et les hommages rendus ces derniers mois au patrimoine architectural (concert dans la Casbah), musical (fête de la musique 2013) algériens témoignent de cette volonté de partage et de respect.


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