Algérie

Travail des enfants en Algérie : Le rapport accablant de la LADDH



Travail des enfants en Algérie : Le rapport accablant de la LADDH
C’est un rapport alarmant qu’a publié, hier, le bureau de Chlef de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), concernant le travail des enfants.


Des chiffres qui tirent la sonnette d’alarme sur les proportions qu’a pris le phénomène en Algérie, en cette journée internationale de lutte contre le travail des enfants. « 8000 adolescents et enfants de moins de 18 ans travaillent de manière régulière » dans la wilaya de Chlef, indique la LADDH dans son rapport sanctionnant une enquête réalisée, et dont la « Nation » détient une copie. Une situation qui interpelle les pouvoirs publics pour s’enquérir de l’ampleur du phénomène et d’en prendre les mesures nécessaires pour stopper cette exploitation qui porte atteinte à l’enfance. Pire encore, le chiffre effarant de 8000 enfants est doublé pour atteindre «les 19 000 durant les vacances d’été et le mois de ramadhan ». Selon la LADDH, ce phénomène qui « se banalise dans la société algérienne » fait référence à tout travail ou activité qui prive les concernés de vivre leur enfance. En effet, ce sont des activités qui « portent préjudice à la santé physique et mentale des enfants et qui entravent leur bon développement », dénonce l’organisation des droits de l’homme. D’après son enquête, ces enfants, issus de milieux défavorisés, ne bénéficient d’aucune protection. « Les employeurs font tout pour les rendre complètement invisibles afin de pouvoir disposer d’un contrôle absolu sur eux ». Le rapport indique que les enfants travaillent dans des conditions « avilissantes, bafouant tous les principes et droits fondamentaux reposant sur la nature humaine ». Plus grave, la LADDH fait état de « certains cas » où le travail des enfants nuit à leur dignité et à leur moralité. « Un enfant qui travaille sera davantage exposé à la maltraitance (…) Ces enfants sont très souvent victimes de violences physiques, mentales, et sexuelles », conclut l’enquête. Pour les principales causes de ce phénomène, la LADDH parle de la pauvreté, le décès ou l’absence permanente du père, l’enfance abandonnée, le nombre élevé des membres de la famille et la dégradation du pouvoir d’achat et du niveau de vie ou, souvent l’emploi des parents qui ne répond pas aux besoins de la famille. La LADDH rappelle que la convention internationale des droits de l'enfant aborde le problème dans son article 32, qui stipule : « L'enfant doit être protégé contre l'exploitation économique et n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à son développement physique, mental, spirituel, ou social ». Après avoir fait état d’exemples édifiants d’enfants mineurs de 12, 13 et 14 ans, exerçant dans différents secteurs, la LADDH expose le travail dans l’agriculture où l’activité est généralement « invisible », puisque dans certains cas, « les enfants aident leurs parents dans leurs taches ou dans d’autres formes d’organisation du travail ». Aussi, « ce travail qui n’est pas reconnu, échappe pas facilement aux statistiques et passe largement inaperçu, ce qui crée un cycle de pauvreté et hypothèque l’avenir des enfants, puisque leur accès aux études et à la formation est fortement réduit », indique-t-elle. Enfin, l’organisation évoque dans ses recommandations, pour éliminer le travail des enfants, la « nécessité de mettre en œuvre des moyens d’une politique économique et sociale, institutionnelle et juridique, de nature à atténuer -ou à faire disparaître- les facteurs qui en sont à l’origine ». La LADDH plaide aussi pour la lutte contre la pauvreté, l’application rigoureuse des lois de travail et l’encouragement de la scolarisation des enfants, même dans les zones rurales et reculées, et ce jusqu’à l’âge de 18 ans au moins.





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