Algérie

Travail des enfants à Oran


Travail des enfants à Oran
Les auteurs de l'enquête, épidémiologistes et puéricultrices, entendent cerner ce phénomène qui, disent-ils, n'atteint pas les conditions graves existant dans certains pays émergents, mais reste une réalité très visible avec ces enfants mineurs que l'on trouve partout dans la rue exerçant un travail d'adulte
'Dans les réponses données par les enfants sondés, quel que soit leur sexe, il apparaît que 51% ont dû abandonner l'école et travaillent pour des raisons économiques. D'ailleurs, 45% remettent l'argent gagné à leurs parents et 29% le partagent avec eux.'
Il est bien entendu que les principales causes liées au 'travail des enfants mineurs', dans le monde ou en Algérie, restent en premier l'échec scolaire et la pauvreté, comme déjà démontré par des enquêtes et études réalisées précédemment et confirmées par l'ensemble des rapports émanant d'organismes internationaux comme l'OIT, le BIT et l'Unicef, avec là aussi un lien historique fait avec l'industrialisation des pays occidentaux et la mondialisation de ces dernières années. Profitant de la 'Journée mondiale contre le travail des enfants', des représentants du corps médical et de l'inspection du travail à Oran se sont retrouvés pour une rencontre d'information et de sensibilisation autour du travail des enfants mineurs. Une occasion pour rendre publiques les conclusions d'une récente enquête menée à Oran sur 100 enfants. Certes, si l'échantillon est faible, il est un indicateur fort de ce qui se passe malgré tout dans notre pays aujourd'hui. Les auteurs de l'enquête, épidémiologistes et puéricultrices, entendent cerner ce phénomène qui, disent-ils, n'atteint pas les conditions graves existant dans certains pays émergents, mais reste une réalité très visible avec ces enfants mineurs que l'on trouve partout dans la rue, exerçant un travail d'adulte. Ainsi sur ces 100 enfants, 80 garçons et 20 filles, travaillant dans la rue à proximité des marchés de M'dina J'dida, chez des privés, 73% sont âgés de 12 à 15 ans et 27% ne sont pas scolarisés. Ce qui met en relief l'autre phénomène sociétal, celui de l'échec scolaire. Comme attendu, parmi les enfants ayant abandonné leur scolarisation, on trouve que 85% sont issus d'un milieu défavorisé et vivent dans des habitats précaires, les bidonvilles pour 30% et la majorité, soit 55%, un habitat traditionnel. Mais dans les réponses données par les enfants sondés, quel que soit leur sexe, il apparaît que 51% ont dû abandonner l'école et travaillent pour des raisons économiques. D'ailleurs, 45% remettent l'argent gagné à leurs parents et 29% le partagent avec eux. Ce travail exercé par ces enfants mineurs n'est pas sans risque, selon la pénibilité des travaux, les séquelles physiques et psychologiques sont énormes. Le travail dans la rue multiplie les risques d'accident pour les enfants : 66% ont été victimes d'accidents d'écrasement et 15% de coups et blessures. Aujourd'hui, la question de l'échec scolaire est au centre des discussions pour tenter d'enrayer ce phénomène, car personne n'ose avancer la lutte contre la pauvreté en priorité.
D. L


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