Le bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique sont des secteurs en
pleine expansion dans les différentes régions, boostés
par les divers programmes gouvernementaux visant à renforcer les
infrastructures de base.
Ces secteurs sont toutefois gangrénés par le
travail au noir. Au moins un millier de travailleurs dans le secteur du
bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique non déclarés et 62 autres
sous-déclarés, ont été recensés à Oran par l'Agence régionale de la Caisse nationale des congés
payés et du chômage intempéries, des secteurs du bâtiment, travaux publics et
hydraulique (CACOBATPH) d'Oran durant la période allant du 1er janvier au 30
mai dernier. Assurant la gestion des congés payés et du chômage-intempéries
des salariés du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique, des secteurs
public et privé, le recouvrement des cotisations des employeurs et la
contribution à la création d'Å“uvres sociales pour les travailleurs de son
domaine de compétence et leurs ayants droit, la Cacobatph
indique que « 84 sur 139 entreprises contrôlées sont en défaut de l'obligation
de déclaration». Dans une activité comme le bâtiment, où le facteur accident
est important, un tel nombre de travailleurs informels est plus qu'inquiétant, d'autant
que ces statistiques ne sont certainement que le volet apparent du phénomène.
«Un certain nombre d'employeurs continuent, au mépris de toutes les lois,
d'engager des travailleurs pour des travaux de maçonnerie, de plomberie ou de
peinture sans les déclarer. Lors des campagnes de contrôle menées par les
agents de la Cacobatph, lesquels sont assermentés par
la justice pour sévir contre toute entreprise employant des travailleurs non
déclarés, des chefs d'entreprises sont régulièrement épinglés pour le
recrutement de travailleurs non déclarés », dira un cadre de la Cacobatph. Et
d'ajouter : « Les travailleurs nomades se déplacent d'un chantier à un autre, d'une
ville à une autre, sans savoir que le cumul de toutes leurs années de travail
ne sera pris en compte dans le calcul de leur retraite que s'ils sont déclarés.
Ils se retrouvent, après 30 ans de travail, avec moins de 15 ans de travail
déclaré, ce qui n'ouvre droit à aucune prestation sociale. Voila le drame
généré par certains employeurs qui ne déclarent pas leurs travailleurs et de
certains travailleurs acceptant ce fait sans vraiment être conscients de ses
répercussions sur leur vie future », expliquera ce responsable.
Lors de visites inopinées effectuées sur le terrain, les agents de la Caisse arrivent à prendre en
flagrant délit des entreprises. Informer et sensibiliser les usagers, effectuer
des visites sur sites (chantiers) et des contrôles sur documents à l'effet de
vérifier la véracité des déclarations des entreprises, sont des tâches
essentielles de ces contrôleurs spécialisées, note-t-on. Dans le secteur du
BTPH, de graves accidents, souvent mortels, se produisent, d'où la nécessité
d'appliquer l'arrêté n°74/2008 du 26/07/2008 relatif au plan d'hygiène et de
sécurité dans les activités du bâtiment, des travaux publics et de
l'hydraulique, qui prévoit que « les entreprises appelées à travailler sur des
chantiers du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique doivent avoir un
plan d'hygiène et de sécurité à remettre au maître d'ouvrage». Tout chantier
occupant 20 travailleurs et plus pour une durée de 6 mois doit avoir ce plan. Toujours
dans le cadre de la réorganisation, l'arrêté n°75/2008 du 26/07/2008, relatif
aux déclarations d'ouverture de chantier dans le secteur du BTPH, stipule que «
tout chantier occupant plus de neuf travailleurs pendant plus d'une semaine
doit être déclaré dix jours avant son ouverture par le maître d'ouvrage à la Caisse nationale
d'assurance sociale (CNAS), à l'organisme chargé de la prévention des risques
professionnels dans le bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique, ainsi
qu'à l'inspection du travail ».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 27/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com