Algérie

«Trari M'hamed était unique en son genre»



Mon hommage consacré à Trari M'hamed (bien que tronqué par l'omission de ma signature en raison d'une erreur de montage) serait incomplet sans le témoignage poignant de Mohamed Boukhalfa, ami de Trari, depuis 1966, du temps où ils étaient étudiants à l'Ecole normale. Mohamed a depuis enseigné l'anglais pour en devenir inspecteur général, à l'instar de M'hamed devenu inspecteur de physique. Nous reproduisons tel quel l'hommage de Boukhalfa Mohamed. Hamid Tahri
Quand on veut faire un écrit en hommage à des personnes de la trempe de M'hamed Trari, il est quasiment impossible d'éviter d'employer plusieurs superlatifs, tellement ils sont pétris de qualités. De plus, le décrire, plutôt le réduire et l'enfermer dans un seul paragraphe n'est pas chose aisée.
D'abord, je dois dire que nous nous sommes connus en 1965 à l'Ecole normale supérieure de Kouba. Etant mon aîné d'une année, je lui devais déjà du respect ! Comme il était Wlid Dzayer, pur jus de La Casbah, de belle prestance, qu'il réussissait à tous ses examens avec mention, mais sans trop se fatiguer (je dois rappeler, pour nos jeunes surtout, qu'avant, le «copiage» n'était pas une institution, comme maintenant!) Il était brillant, c'est tout, qu'il avait une culture littéraire et cinématographique absolument hors du commun, grand sportif (c'était le goal de l'équipe de l'ENS, à la détente phénoménale), qu'il passait chaque année toutes les vacances en France et dans l'Europe entière) il nous fascinait et on lui vouait une grande admiration.
Mais, «quelque part», on le «jalousait» quand même un peu. C'était notre Grand Gatsby à nous ! C'était un professeur-né, qui dès le début de sa carrière avait ce don de la communication, qui se dévouait totalement à ses élèves envers qui il était très proche. Très tôt, il leur a fait découvrir et aimer non seulement la matière qu'il leur enseignait (la physique-chimie), mais aussi la musique classique et la culture générale.
Dans sa longue carrière d'inspecteur général de physique, ses efforts pour former et aider «ses» professeurs, le respect qu'il leur vouait, sa conduite, sa modestie sont exemplaires et sont souvent cités dans le milieu de l'enseignement à travers tout le pays.
Avec la somme de connaissances, de capacités et d'expériences acquises en Algérie et lors des stages effectués à l'étranger, son sens inné de la communication, son amour du métier d'enseignant, il aurait fait le bonheur de n'importe quelle université d'Europe et d'Amérique.
Il a eu plusieurs propositions d'enseigner à l'étranger ; il a résisté au chant des sirènes et les a toutes refusées. Il a préféré rester et donner «tout ça» à son pays, l'Algérie, qu'il adorait plus que tout ! Et l'Algérie, surtout le petit peuple, ne t'a pas oublié, mon cher ami, mon frère ! A tes obsèques, malgré l'interdiction des rassemblements aux enterrements, il y avait un monde fou.
Il sont fous, ces Algériens ' Non, ils voulaient simplement te rendre «El khir enta3k» et te dire qu'ils n'oublieront jamais ni le grand homme (un des plus généreux que j'aie jamais connu), ni l'excellent enseignant que tu as été !
Boukhalfa Mohamed, son ami


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