Algérie

Traoré, Diarra et le camp Sanogo appelés à taire leurs rivalités L'ONU exclut une intervention au Mali avant septembre 2013



Traoré, Diarra et le camp Sanogo appelés à taire leurs rivalités                                    L'ONU exclut une intervention au Mali avant septembre 2013
Un Français d'origine portugaise a été enlevé, mardi soir, à Kayes, dans l'ouest du Mali.
Pour sortir de la crise malienne, la stratégie consistant à isoler Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unification du jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) au profit d'un dialogue avec les Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et d'Ançar Eddine semble désormais faire l'unanimité. L'autre aspect a trait au fait que le gouvernement malien de transition ' qui était jusque-là rétif à l'idée de dialoguer avec les deux organisations rebelles ' a décidé, en fin de compte, d'entendre leurs revendications.
Il est prévu d'ailleurs que des concertations intermaliennes aient lieu le 26 novembre. Celles-ci auront notamment pour objectif de mettre en place un plan global de sortie de crise. C'est, justement, dans la perspective de rapprocher davantage les positions des différents protagonistes de la crise que les autorités algériennes ont reçu à plusieurs reprises ces dernières semaines des représentants de la direction d'Ançar Eddine.
Une délégation du groupe touareg, dirigée par Iyad Ag Ghali, séjourne d'ailleurs depuis hier à Alger. Mais pour que ce dialogue intermalien réussisse, il est important aussi que le président par intérim, Dioncounda Traoré, le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, et les putschistes de mars mettent en sourdine leurs rivalités.
La remarque mérite d'être faite dans la mesure où tout le monde sait que les intérêts de ces trois acteurs-clé divergent. Or, l'enjeu central dans cette crise est précisément de consolider (ou de lui redonner une légitimité) le pouvoir politique central, présenter un front malien contre le terrorisme, envisager sérieusement les revendications touareg avant de partir chasser les groupes islamistes irréductibles qui sèment la terreur à Gao et à Kidal.
L'intervention se précise mais s'éloigne
La preuve, sans doute, que la perspective d'une intervention militaire au Nord-Mali se précise tout en s'éloignant, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'Organisations des Nations unies (ONU) pour le Sahel, Romano Prodi, a affirmé mardi à Rabat qu'il ferait tout son possible pour l'éviter. A tout le moins, il a écarté la faisabilité, pour l'heure, d'une telle action. «Je ferai tout mon possible pour éviter la guerre au nord du Mali dont nous connaissons les conséquences qui sont tragiques et dramatiques», a déclaré M. Prodi au sujet de la situation au Mali, dont le Nord est occupé par différents groupes armés depuis le mois de juin dernier.
Lors d'un point de presse conjoint avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad Eddine El Otmani, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU a, en outre, souligné qu'il privilégiait l'option politique pour résoudre la crise malienne. En faisant une telle déclaration, l'ancien responsable italien insiste, lui aussi, sur l'idée que la crise malienne, de par son caractère à la fois politique et sécuritaire, nécessite un traitement adapté.
Ma mission est de «rechercher toutes les solutions pour la paix au Mali», a-t-il dit en estimant qu'une action militaire doit être bien préparée pour qu'elle soit «crédible». «Tous les experts s'accordent à dire qu'une action militaire n'est possible qu'à partir de septembre prochain (2013) et dans une moindre mesure dans six mois», a souligné l'ancien président de la Commission européenne et ex-président du Conseil des ministres italiens, qui se trouvait au Maroc depuis lundi. Il a, par ailleurs, indiqué qu'une double action doit être menée dans la région du Sahel, à savoir une action de lutte contre le terrorisme, à court terme, et une autre humanitaire et développement, à long terme.
Menaka coupée en deux
Si donc au plan diplomatique, la gestion de la crise malienne a sans conteste enregistré des avancées positives, il reste que sur le terrain, la situation demeure des plus explosives. Cela est valable particulièrement dans la région de Gao (nord-est du Mali) où le MNLA tente de reconquérir le terrain perdu au profit du Mujao afin de soigner sa crédibilité. Mais la tâche s'annonce difficile pour ce groupe qui se dit laïc. Alors que les terroristes du Mujao ont reçu le renfort d'AQMI, le MNLA continue, en effet, à combattre seul. D'une rare violence, les combats entre le groupe rebelle touareg et les islamistes armés se concentrent actuellement à Menaka, une ville que plusieurs sources présentent comme étant «coupée en deux».
Le mouvement Ançar Eddine se tient pour le moment à l'écart des combats. Le rapt, mardi soir, de Jules Berto Rodriguez Léal, un Français d'origine portugaise, âgé de 61 ans, à Kayes dans l'ouest du Mali, par plusieurs hommes armés, prouve également à quel point aussi l'insécurité règne dans le reste du Mali. Même si la région Kayes n'est pas connue pour être particulièrement un important repère de terroristes, il reste qu'il leur arrive d'y mener des opérations.
La preuve : il y a environ quatre ans, un couple italo-burkinabé avait été enlevé dans cette même région par AQMI, puis libéré après quelques mois de détention contre paiement d'une rançon. Al Qaîda au Maghreb islamique y retient en otage neuf Européens, dont six Français, enlevés en septembre 2010 et novembre 2011. Le Mujao détient, quant à lui, depuis l'été dernier au moins trois otages algériens.


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