Algérie

Transports publics : le tarif étudiant tarde à voir le jour Etudiant : les autres articles



Transports publics : le tarif étudiant tarde à voir le jour Etudiant : les autres articles
Dans les années 1970, les étudiants pouvaient emprunter les transports publics gratuitement. En 2013, le tarif étudiant tarde à voir le jour en raison de l'inexistence d'un accord global entre le ministère des Transports et celui de l'Enseignement supérieur. Un obstacle qui complique la situation précaire des étudiants algériens. El Watan étudiant est allé à la rencontre des transporteurs.Pour se rendre à l'université Houari Boumediène de Bab Ezzouar, dans la banlieue est d'Alger, El Madani, 21 ans, emprunte quotidiennement le métro, puis le tramway. «Pour un aller simple, je débourse 50 DA pour le métro et 40 DA pour le tramway, cela me revient cher !», se plaint-il. Sa «maigre bourse» de 4100 DA par trimestre ne suffit pas pour «payer son transport.»
Depuis des années, les étudiants se plaignent des tarifs pratiqués par les transporteurs publics, jugés «excessifs» notamment par les étudiants qui n'habitent pas à proximité des stations de liaison du COUS. Comme El Madani, chaque jour ils sont des milliers à prendre les transports collectifs, comme le train de banlieue, le tramway ou le métro pour rejoindre les campus. Sous d'autres cieux, les opérateurs de transport se disputent cette masse importante d'usagers à coups de campagnes promotionnelles. Des pratiques inusitées en Algérie où les étudiants ne bénéficient d'aucune mesure particulière de la part des transporteurs publics ou privés.
Pourtant, nos responsables ne manquent pas de faire des déclarations à ce sujet, qui restent à ce jour au stade de promesses. Ainsi, en mai dernier, Omar Hadbi, PDG de l'Entreprise du Métro d'Alger, avait déclaré que «le dossier de tarification pour les étudiants est en cours d'étude». Deux mois plus tard, son homologue du tramway d'Alger, Mountasser Draief, avait tenu les mêmes propos et avait même promis l'application de nouveaux tarifs avant octobre prochain. Nous avons tenté d'en savoir plus ; hélas, nos tentatives pour joindre les responsables des deux entreprises sont restées vaines. Hormis les bus du COUS, ceux de l'Etusa sont les seuls moyens de transport disponibles, notamment en centre-ville.
Nassim 22 ans, étudiant à la Faculté centrale d'Alger, habitant Bab El Oued, pour rejoindre la fac, il utilise les bus de l'Etusa. «Je trouve que le prix n'est pas adapté à ma bourse, d'autant que les prix de l'abonnement sont calculés sur la base d'un aller-retour quotidien», explique-t-il. Chose que Samira Djafri, responsable de communication de l'Etusa remet en cause : «Nous avons lancé en février 2011 la formule El Taleb (étudiant), qui accorde des réductions allant jusqu'à 45% par an à la communauté estudiantine», souligne-t-elle. Selon sa collègue du département commercial «seuls 300 abonnements ont été comptabilisés en 2012, avec une variation de 15% par rapport à l'année précédente». Malgré les campagnes de publicité mises en place par l'entreprise, la formule est méconnue dans le milieux estudiantin, avoue la responsable et d'ajouter : «Il n'y a pas une culture d'abonnement en Algérie.»
Concernant, les trains gérés par la SNTF, autre transport prisé par les étudiants, «des tarifs homologués aux étudiants n'existent pas, tributaires de décrets ministériels», nous a déclaré Samir Gamouri, chef du département passager à la SNTF. «Mais nous avons des trains dédiés uniquement aux étudiants, les conventions que nous avons signées, ou en cours de négociation avec les services des 'uvres universitaires permettront aux étudiants de voyager gratuitement sur notre réseau, il suffit juste de faire la carte de transport auprès de l'administration universitaire concernée», annonce-il, et donne comme exemple «les lignes de Bab Ezzouar, Alger, Boumerdès, Chlef, Khemis Miliana et également Annaba, Sidi Amar».
Puis, il enchaîne : «Les directions de wilayas des 'uvres universitaires (DOU) ciblées pour décrocher des marchés concernant l'exercice de 2014 sont M'sila, Bouira, Jijel, Fesdis à Batna, Sétif, Oum El Bouaghi, Belgaïd à Oran, Tlemcen et Naâma.» Pour les étudiants issus des autres wilayas du pays, surtout ceux du Sud qui trouvent des difficultés pour venir à Alger à cause des longs trajets, en plus des sommes faramineuses qu'ils déboursent pour les allers-retours, surtout en période des vacances, là aussi aucun dispositif n'est mis en place pour les prendre en charge, alors que les responsables annoncent chaque années des tarifs préférentiels à l'égard des populations du Sud.
Interrogé, Mohamed Hadjab, le coordinateur commercial de la TVC, l'entreprise de transport des voyageurs centre, spécialisée dans le transport interwilayas, nous révèle que «personne ne nous a sollicités pour une convention relative à la frange estudiantine». Pourtant, ce genre de promotions est pratiqué par cette entreprise qui avait déjà signé des conventions avec la DGSN, l'Armée nationale et le ministère des Moudjahidine. Du côté des opérateurs privés, il ne faut pas s'attendre à des surprises. «Les petits transporteurs privés appliquent une tarification unilatérale pour tous les citoyens, cette tarification est dictée par le ministère du Transport», souligne Abdelkader Boucherit, président de la Fédération des transporteurs privés.
Du côté d'Air Algérie, il n'existe pas de tarif destiné aux étudiants, les réductions décidées par le gouvernement s'applique à tous les passagers sans exclusive. Et si une réduction existe, elle est insignifiante, à titre d'exemple : un aller simple Tidouf-Alger coûte 13 220 Da, une réduction de 3000 Da est proposée pour les jeunes de moins de 25 ans, «étudiants inclus», pour le même type de billet sur la ligne aérienne, Touggourt-Alger, une réduction de 400 Da pour les étudiants sur un tarif de 4000 Da est appliquée, nous ont précisé les agences Air Algérie de Tindouf et Touggourt. Pour sa part, Samir, rencontré à l'intérieur de l'agence Air Algérie à Audin, étudiant à la faculté de médecine à Alger et habitant Tindouf, ne cache pas son indignation : «Ce n'est pas normale, nous sommes obligés de débourser plus de 20 000 Da par trimestre». Une tarification hors de prix et les étudiants continuent d'être les otages de l'anarchie gouvernementale


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