Le permis à points entrera en vigueur en Algérie dès l'année prochaine, a
annoncé hier lundi à la radio nationale le directeur du centre national de la
prévention et de la sécurité routières, El Hachemi Boutaleb. L'annonce sur la date d'entrée en application du
nouveau permis à points intervient après la publication du texte y afférent au
Journal officiel N.36 et sur la base d'un décret exécutif du 12 novembre 2011. Ce
décret complète celui de 2004 sur le barème et le retrait des points du permis
de conduire. La mise en ‘'circulation'' du nouveau permis à points en Algérie, annoncée
depuis le début des années 2000,
a été à chaque fois remise au placard. Absence de textes
législatifs, de plate-forme technique pour la gestion informatique du fichier
national et d'argent pour faire tourner une nouvelle organisation, celle qui va
gérer ce nouveau système de notation des ‘'mauvais'' conducteurs et les
pénaliser en fonction de la gravité de la faute commise, ont été les raisons
avancées pour expliquer ce retard.
L'affaire n'est pas simple, de l'avis de nombreux experts. La principale
raison expliquant le retard permanent de l'introduction en Algérie du permis à
points, comme cela se fait par exemple en France ou en Grande-Bretagne, est
tout simplement l'absence d'un fichier national informatisé de permis de
conduire. Mais, le ministère des Transports, en dépit de ces ‘'aléas''
techniques, ne désespère pas d'introduire en Algérie le permis à points, perçu
par les experts de la sécurité routière comme un puissant ‘'antidote'' contre
les chauffards et les accidents de la route.
Le mécanisme de conversion ou de basculement de l'ancien vers le nouveau
permis est simple: à tout détenteur d'un permis de conduire classique sera
délivré un permis à points avec une ‘'bourse'' de 24 points. Et, à chaque
contravention et selon son degré de gravité, des points seront défalqués de ce
nouveau type de permis. Et, lorsque le conducteur aura perdu tous ses points, il
devra passer par une auto-école pour repasser son permis. Des périodes
probatoires allant jusqu'à six mois sont également prévues par le texte publié
au JO N.36. Et, les cas extrêmes, ceux des récidivistes, verront tous leurs
points supprimés et leurs noms publiés sur le fichier national des infractions
aux règles de la circulation routière. Ils ne seront supprimés de ce fichier
qu'au bout de deux ans.
Le dispositif est lourd, mais abandonne l'ancien régime de sanctions, comme
celui des peines d'emprisonnement dans les cas graves d'homicides involontaires.
Cette nouvelle réglementation devrait entrer en vigueur, après la promulgation
des textes y afférents, en 2013, selon les propos de M. El Hachemi
Boutaleb qui a, par ailleurs, souligné que le
contrôle technique des véhicules immatriculés en 2010 a débuté hier 2 janvier
et s'étalera, selon le mois d'immatriculation du véhicule, sur toute l'année 2012.
Pour autant, les accidents de la route restent une plaie nationale, et coûtent
énormément à la collectivité autant en termes de coûts qu'en vies humaines. Les
dix premiers mois de 2011 ont enregistré 21.520 accidents (+31,68% par rapport
à 2010) qui ont fait 3.286 morts et 38.903 blessés. Et, chaque année, 3.000
personnes viennent grossir les rangs des handicapés victimes d'accidents de la
circulation. L'introduction du permis à points et la sévérité des contrôles
techniques de véhicules seront-elles le prélude à une décrue des accidents de
la route ?
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Posté Le : 03/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com