Algérie

Transport public : à quoi joue le gouvernement '



Le Conseil des ministres tenu avant-hier, sous la présidence du chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, a adopté un projet de loi portant orientation et organisation du transport terrestre. Le projet en question, numéro 01-13, date, en fait, du 7 août 2001.Dix-huit ans après sa proposition, l'Exécutif décide, enfin, de l'adopter. Néanmoins, le projet présenté par le ministre des Transports et des Travaux publics n'est surtout pas dénué d'arrière-pensée, notamment en cette période de soulèvement populaire. Il vise, selon le communiqué du Conseil des ministres, à "combler un vide juridique en matière de lutte contre le phénomène d'utilisation des moyens de transport public pour attenter délibérément à l'ordre public et à la sécurité des personnes et des biens". Le projet de loi prévoit, dans ce sens, l'intégration de nouvelles dispositions "criminalisant l'exercice de cette activité en violation des lois et réglementations, ainsi que des restrictions administratives émanant des autorités compétentes".
Le projet énonce que de probables violations de ces lois et réglementations feraient l'objet de sanctions administratives et même pénales dans le but, précise le communiqué du Conseil des ministres, d'"endiguer, voire éradiquer, ces agissements qui nuisent gravement à l'ordre public". Dans sa prise de parole après l'adoption de ce projet de loi, Abdelkader Bensalah a estimé que "l'activité du transport public des personnes, qui est un service public, doit s'exercer dans le strict respect des lois et réglementations et répondre aux exigences d'un service de qualité à garantir au citoyen pour son bien-être et sa sécurité, et ne peut aucunement être exploitée comme couverture pour attenter à l'ordre public et à la sécurité des personnes et des biens".
Il faut rappeler que ce projet de loi vient quelques semaines après les interdictions faites à plusieurs citoyens de rejoindre la capitale pour les marches hebdomadaires du vendredi. Il faut rappeler également que le projet de loi en question date d'août 2001, soit quelques semaines seulement après la marche du mouvement citoyen de Kabylie, violemment réprimée par les services de sécurité à Alger.

Mohamed Mouloudj


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