Algérie

Transport maritime dans la capitale : Un projet mort-né



Le transport de voyageurs par voie maritime dans la capitale devait se concrétiser en entier au courant de l'année 2014. C'est ce qu'ont annoncé les pouvoirs publics d'alors, et ce, dans un élan d'éloge et de satisfecit décrétés avant même de faire le premier pas.Cependant, hormis deux lignes mises en exploitation uniquement durant deux saisons estivales, le projet est, sans jeu de mots, «tombé à l'eau». Les deux lignes reliaient le port d'Alger aux deux localités que sont El Djamila (La Madrague) et Tamentfoust.
L'exploitation de ces deux dessertes était limitée dans le temps, car elle commençait à partir du mois de juin et était clôturée au mois de septembre. Signalons que ce plan, qui consiste à doter la capitale de ce type de transport, s'inscrit dans le cadre d'une démarche visant à désengorger les communes du littoral «est» de la capitale, notamment Bordj El Kiffan, Dergana, El Marsa, Heuraoua, Bordj El Bahri et Aïn Taya.
Les habitants de ces villes côtières subissent au quotidien un trafic routier démentiel. Les trois principaux axes routiers que sont la RN 24, le CW 149 et 119 sont complètement saturés et ne peuvent désormais plus contenir le flux grandissant de véhicules. Cette situation de congestion a été accentuée avec la construction de nouvelles cités d'habitation dans le cadre des formules AADL et LPP. Rien qu'à Bordj El Bahri, la population est passée de quelques milliers d'âmes durant les années 1990, à plus de 100 000 habitants. En mettant en exploitation ces dessertes maritimes, les responsables du projet visaient à atteindre deux objectifs.
Il y a d'abord l'objectif principal qui est celui de transférer le trafic de voyageurs par route vers la mer, et ce, pour lutter contre la congestion routière. Il s'agit également d'offrir les moyens de plaisance aux Algérois et aux touristes dans la baie d'Alger. Dans le sillage de cette impulsion intentionnée, il a été prévu initialement la mise en exploitation durant toute l'année de la desserte «port d'Alger/ Tamentfoust». Le projet n'a hélas jamais vu le jour.
Ce moyen de transport, s'il venait a être concrétisé, aurait le mérite de désengorger une grande partie du littoral Est de la capitale. Il est certain que nombre d'habitants de la région pourront utiliser cette desserte même s'ils n'habitent pas à Tamentfoust.
Pour rejoindre le centre-ville, les citoyens de toutes les localités de l'Est de la capitale, à l'instar de Rouiba, Réghaïa, Heuraoua etc, pourront prendre les navettes à partir de Tamentfoust. Rappelons que l'étude des travaux de la ligne a été lancée en 2003 et a été actualisée à maintes reprises, et ce, pour redéfinir certains aspects du projet, comme les stations intermédiaires et les investissements à réaliser en matière d'infrastructures. Cet phase de la concrétisation de la deuxième ligne du projet est achevée depuis fort longtemps, sans que les travaux ne soient lancés. Qui est derrière ce blocage '
Certaines langues indiscrètes disent que l'institution militaire est derrière le gel des travaux. L'installation de la station de transport maritime dans le port de Tamentfoust à proximité de l'école militaire navale serait à l'origine de cette action pénalisante pour les citoyens.


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