Algérie

Transport maritime


Transport maritime
Prendre le bateau reliant le port d'Alger à celui d'El Djamila à Aïn Benian n'est pas sans risques et mauvaises surprises. Des risques qui n'ont rien à voir avec la qualité du matériel ou les conditions de transport, mais qui sont liés à l'indescriptible désorganisation et le sentiment d'insécurité qui s'empare du client dès qu'il s'approche du guichet de vente de tickets.Outre les files d'attente dans une chaleur suffocante, la grande anarchie et le laisser-aller des agents de sécurité, les voyageurs sont obligés de supporter également la présence de voyous et d'individus à problèmes. «J'ai été pour me balader en mer, je suis revenu le bras cassé», témoigne un jeune homme. Une mésaventure qu'il n'est pas près d'oublier à la hauteur de sa grande déception.«De jeunes voyous m'ont interdit de m'approcher du guichet, avant que la tension ne monte et que l'altercation ne se transforme en bagarre», raconte-t-il, ajoutant que «ni agent de sécurité ni agent de l'ordre public ne s'en sont mêlés, malgré la panique des nombreuses familles présentes sur place.»D'autres scènes inacceptables se produisent chaque jour que Dieu fait depuis l'ouverture de cette ligne maritime, qui attire des milliers d'Algérois. «J'ai vu une femme tomber par terre, prise d'un accès de colère après une longue attente. Hormis quelques citoyens qui l'ont assistée, les services chargés de l'organisation de cette traversée, eux, ont fermé les yeux», indique un autre passager. Pis encore, faute d'une organisation parfaite et en raison de la négligence des agents, les altercations et les bousculades sont quasi quotidiennes.«Même lorsqu'il n'y a pas beaucoup de monde, on assiste à des scènes incroyables. D'ailleurs, de nombreuses familles rebroussent chemin dès leur arrivée sur place», apprend-on. Tout compte fait, le plus important, aux yeux du ministère des Transports, était d'ouvrir cette ligne, sans pour autant se soucier un tant soit peu du confort et de la sécurité des usagers.