En dépit des mesures répressives qui ont été récemment consignées dans le
code de la route, l'anarchie caractérise grandement le secteur du transport
dans la capitale de l'Ouest. Cet état de fait est hautement illustratif à
travers la multitude de véhicules légers et utilitaires qui activent
ostentatoirement dans l'illégalité. En effet, de vieux fourgons, aménagés pour
la circonstance, concurrencent les autobus sur nombre d'itinéraires, notamment
sur les lignes reliant la ville aux quartiers populeux comme ceux de Petit Lac,
El Barki, Bastié et Victor Hugo où encore les
localités limitrophes de la ville d'Oran comme El Kerma et Haï Nedjma (ex-Chteïbo).
Ces fourgons aménagés sont appelés communément « hacharates
» (insectes) par les Oranais. « A la moindre petite incartade, je me fais
rappeler à l'ordre par un agent de l'ordre public, qui dans la majorité des cas
me dresse un procès-verbal. A mon humble avis, il est logique de se demander
comment ces transporteurs clandestins qui, en sus, ne respectent par les règles
du code de la route, parviennent-ils à passer inaperçus », s'est insurgé avec
véhémence le propriétaire d'un bus, visiblement outré, assurant la navette
entre le centre-ville et le quartier d'El Barki. Notre
interlocuteur dénonce ce qu'il qualifie de « concurrence déloyale imposée par
des fourgons activant dans l'illégalité et en toute impunité », avant de
renchérir : « Tout le monde sait qu'il existe un arrêt de bus, réservé
essentiellement aux clandestins au niveau du boulevard Adda Benaouda,
dans le quartier Plateau St Michel. Avec les travaux du tramway, ils
stationnent maintenant aux abords de l'Institut des Sciences médicales, au bout
de la rue des frères Bouchakour, avec tous les
désagréments causés à la circulation automobile. » Des altercations ont même
opposé des professeurs et des étudiants aux conducteurs de ces fourgons, qui
obstruent souvent l'entrée dudit Institut. Le même constat est relevé sur la
navette Oran - El Hassi. Les transporteurs
clandestins disposent d'une station terminus au niveau du lieudit « Tir au
Pistolet », non loin de la direction des impôts. Au fil du temps, l'usager, qui
regagne son domicile en fin de journée, ne semble plus accorder d'importance à
cette infraction. Dans la plupart des cas, il se dit même être satisfait de
cette situation. « Du moment que les responsables concernés n'ont pas daigné
résoudre le problème de l'insuffisance des moyens de transport, je ne vois pas
pourquoi ils empêcheraient ces transporteurs clandestins d'activer. Car eux au
moins ont eu l'intelligence de combler ce vide », a commenté un père de famille
demeurant à Haï Bouâmama. La même remarque a été
formulée par un habitant d'une localité côtière du littoral Ouest. « En fin
d'après-midi, hiver comme été, hormis les clandestins, rares sont les véhicules
assurant la navette entre Oran et la daïra de Aïn El Turck, qui sont disponibles. La seule alternative qui nous
reste est de solliciter les services d'un clandestin. Pour un smicard ce n'est
pas évident, mais je n'ai pas le choix. Ce malheureux état de fait devrait
constituer la priorité des débats lors des conclaves regroupant les autorités
locales », a-t-il ajouté avec une pointe de dépit. Le chantier des travaux de
tramway, qui viennent d'être entrepris au niveau de la place du 1er Novembre, où
est située la station de taxi assurant ladite navette, sont en grande partie à
l'origine de moult problèmes causés aux usagers. « C'est en fin d'après-midi
que nous endurons le calvaire pour trouver un taxi clandestin en maraude.
Cela est inconcevable pour nous autres usagers, qui trouvons d'énormes
difficultés pour regagner notre lieu de résidence après une dure journée de
travail », a fait remarquer un habitant de la localité côtière de Bouiseville, dans la daïra de Aïn
El Turck. Faisant fi aux règles édictées par le code
de la route, les véhicules de transport clandestin sillonnent à tombeau ouvert
les routes de la cité éponyme de Sidi El Houari. Ils exploitent ainsi
l'anarchie, qui va crescendo, prévalant dans le secteur du transport et ce, au
grand dam des usagers.
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Posté Le : 13/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.lequotidien-oran.com