Transport des marchandises par rail: Le train Oran Marine face à la « concurrence »

La question de la ligne ferroviaire Oran Marine, reliant le port d'Oran a été longuement évoquée, il y a quelques jours, avec M. Sabri, directeur régional de la SNTF, qui a tenu à préciser d'emblée que si cette desserte a connu un recul dans son exploitation, cela est dû principalement aux multiples agressions qu'elle a subies notamment avec la réalisation de plusieurs ouvrages d'art et ce à l'insu de la SNTF. A ce sujet, le même responsable illustre ses propos par la démolition de toute une gare et ce sans que le propriétaire, c'est-à-dire la compagnie ferroviaire, ne soit informé. Malgré toutes ces agressions, la ligne a été refaite dans le but d'être exploitée de nouveau, mais la question de l'attractivité du transport ferroviaire des marchandises a perdu de son importance et, aujourd'hui, abstraction faite de l'OAIC, qui reste fidèle au bon choix, les autres opérateurs ont tourné le dos au rail en dépit de toutes les difficultés relatives à la circulation routière.

En clair, le retour au transport ferroviaire, a laissé entendre M. Sabri, dépend grandement d'une mesure officielle interdisant le recours abusif aux autres modes de transport et ce dans un seul but : décongestionner la circulation au sein du tissu urbain, ainsi que dans la périphérie. Pour notre source, la SNTF possède les moyens adéquats pour cet impératif pour peu que les opérateurs économiques optent pour le moyen le plus sûr, et ce en mettant en priorité la fluidité du trafic routier au détriment de calculs purement économiques. Ce paradoxe survient au moment où l'une des orientations majeures des pouvoirs publics réside dans le développement du rail et notamment le transport des marchandises afin d'optimiser les lourds investissements consentis. Pour se rendre compte de cette réalité amère, une virée sur l'autoroute Est-Ouest, ainsi que les différentes routes nationales, prouve si besoin est, que le transport routier des marchandises reste prédominant, alors que les lignes ferroviaires, anciennes et nouvelles, restent sous exploitées. En somme, entendre siffler de nouveau le train Oran Marine dépendra de l'adhésion des opérateurs à cette option qui reste la plus pérenne.