Transport des étudiants et risques potentiels

Photo : A. Lemili
Avec la réalisation d'une station ferroviaire conçue selon les règles en la matière au Khroub et une deuxième de moindre envergure érigée au Chalet des pins, la direction régionale de la Société nationale des transports ferroviaires aurait de fortes chances de se classer en tête du hit parade des préjudices volontairement commis à l'endroit du Trésor public. Les deux réalisations ont été entreprises suite à un projet de transport par rail des étudiants sur l'axe Constantine-Khroub. Projet très réaliste dans la mesure où Khroub est la deuxième ville de la wilaya en termes d'habitants en plus d'une réalité qui consiste à disposer d'une cité universitaire (M.S. Benyahia) et d' une annexe parmi les plus importantes du secteur.Au cours des années 2004-2005, un échange assidu d'entretiens entre les responsables du secteur universitaire et celui des transports ferroviaires devait aboutir à la mise en place d'un moyen de transport au profit des étudiants sur le parcours sus-évoqué dont l'impact, au-delà de la résorption de l'épineux problème du déplacement de centaines d'étudiants, permettrait également de résorber par ricochet celui (déplacement) des écoliers, lycéens et surtout des fonctionnaires comme cela avait été le cas à la fin des années 90 avec le carrousel de trains de banlieue.Ceci dit, même évacué le gain du transport des tiers passagers il était évident que la SNTF et l'ONOU à l'époque n'avaient que matière à gagner en parvenant à une telle convention. La société de transport ferroviaire amortissant ses moyens et si ce n'est tout autant la direction des ?uvres universitaires gagnerait au moins en temps de déplacement des étudiants et surtout une incontestable réduction des risques potentiels d'accidents d'une part et des pannes de véhicules (bus) quasi quotidiennes pénalisantes à plus d'un titre. D'autant plus que la majorité des bus était frappée de vétusté avancée. L'idée fera son chemin mais butera sur l'obstination entretenue par certains responsables de l'ONOU qui avaient, quelque part, avantages à gagner avec le maintien du transport terrestre. Ce qui n'était pas non plus sans arranger les cadres dirigeants locaux de la SNTF, une particularité que nous expliquera un syndicaliste de la manière suivante : « les cadres dirigeants perdraient énormément au change sur une importante prime versée en fin d'année et qui dépasserait jusqu'à deux fois la totalité des émoluments annuels. En fait, en privilégiant le transport des marchandises même à moindre rotation, les responsables gagneraient nettement mieux que dans le transport des voyageurs lequel donc n'est pas rentable d'abord et est facteur de problèmes inextricables de gestion ensuite »(sic)Du coté de l'ONOU, les responsables n'ont jamais essayé de faire valoir l'intérêt public autorisant dans un simulacre la tenue d'assemblées générales d'étudiantes qui se terminaient tard dans la nuit au sein de la résidence universitaire M.S. Benyahia et étaient généralement reportées au lendemain parce que la direction de la cité et les étudiantes ne trouvaient pas un terrain d'entente. A l'issue d'un marathon d'AG, les étudiantes rejetteront le transport par voie ferroviaire au motif de l'insécurité physique risquée sur le parcours C-U/gare ferroviaire qu'elles font à pied. Ce qui, en réalité, est ahurissant sachant que la distance à parcourir n'excède pas deux cents mètres d'une part et que le trajet en question est connu pour une présence régulière et une fréquentation massive de personnes. Quoi qu'il en soit, la gare n'a jamais fonctionné et la flotte de bus même rénovée à près de 60% confirmeront le classement dans les tiroirs du seul projet de transport de masse sérieux, fiable et viable. Les gros intérêts individuels et personnels ayant pris le pas sur ceux de la collectivité.