Algérie

Transport clandestin à Oran



Une activité qui se pratique sans «clandestinité» A Oran, et en dépit de l’abondance des moyens de locomotion, le transport urbain continue à poser problème. La plus grande commune du pays et capitale de l’Ouest, même dotée de plusieurs milliers de véhicules affectés au transport public de voyageurs, n’arrive toujours pas à offrir à ses citoyens le service auquel ils aspirent. Il est en effet de notoriété publique qu’en marge des taxis et bus régulièrement affectés au transport urbain, plusieurs centaines pour certains, milliers pour d’autres, transporteurs prétendument clandestins se sont investis dans ce créneau à l’évidence juteux. Parmi les gens qui ont embrassé cette activité parasitaire, on retrouve de «riches chômeurs», des fonctionnaires, des petits commerçants, des artisans, de vrais transporteurs ainsi que des individus sans foi ni loi auxquels le qualificatif de racketteurs correspondrait mieux. Selon des observateurs, à Oran le «métier» de transporteur clandestin est favorisé par l’anarchie qui caractérise depuis longtemps le secteur et contre laquelle ni les pouvoirs publics ni les différents syndicats n’ont pu faire quoi que ce soit. Cette activité parasitaire ayant souvent été liée à de graves entorses à la loi et à l’ordre, avec tout ce que cela provoque comme désagréments aux Oranais, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger des différents services une meilleure prise en charge du phénomène. Parmi les griefs que les gens reprochent à cette catégorie de transporteurs, leur arrogance, la vulgarité de leur langage, leur totale méconnaissance de l’hygiène et surtout leur cupidité. Constamment à l’affût de voyageurs en provenance des autres wilayas ou des communes limitrophes, ceux que l’on appelle les transporteurs clandestins, n’hésitent pas à les plumer. Le stratagème est simple. Pour un étranger venant des Hauts-Plateaux et qui voudrait aller de la gare ferroviaire à Saint Eugène, le transporteur qui lui propose ses services lui fait faire une interminable tournée en ville avant de le faire transiter par la place du 1er Novembre -ex-Place d’Armes-, le Front de mer, Gambetta puis Saint Eugène. Et si vous avez le malheur d’oublier un objet de valeur dans l’un de ces véhicules, plus la peine d’espérer le récupérer. Question prix de la course, c’est selon la tête du client et jamais en-deçà des tarifs pratiqués par les taxis patentés. De la sorte, si les transporteurs attitrés et qui sont soumis aux différents impôts, taxes et charges ne s’en tirent que péniblement, les clandestins, faisant abstraction de la loi, des droits des usagers et du bon sens, s’enrichissent sans cause, c’est à dire de façon contraire à la loi et à la réglementation. Plus grave encore, en plus de la concurrence déloyale qu’ils livrent aux transporteurs, les clandestins poussent l’audace jusqu’à narguer les pouvoirs publics, plus particulièrement les services en charge de lutter contre cet autre fléau social. La plupart du temps, ils travaillent en groupe. Ceci ne veut pas dire qu’ils sont liés par une quelconque solidarité corporative puisque, à la moindre anicroche, c’est la bagarre. On les rencontre là où l’on s’y attend le moins, c’est à dire à quelques pas seulement de certains services et établissements. Pour preuve, les longues rangées du côté de la Glacière, de la place Karguentah, la place des Victoires, la gare ferroviaire, la rue de la Vieille Mosquée, la place du 1er Novembre, du côté du Théâtre Abdelkader Alloula, la station de taxis des HLM... Bref à tous les endroits stratégiques. Et devant l’ampleur que prend cette activité parasitaire, les Oranais s’inquiètent et réclament l’application de la loi. Amel S.


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