Algérie

Transport aérien Salaires des pilotes et souveraineté nationale


L'Algérie a-t-elle subi des pressions externes pour ouvrir son espace aérien aux avions étrangers ? La question a été hier au centre des débats à l'Assemblée populaire nationale (APN). Des députés se sont interrogés sur l'existence de «pressions venant de l'étranger» visant l'utilisation de l'espace aérien algérien notamment après «le refus de l'Algérie d'autoriser des bases militaires étrangères sur son sol». Le ministre des Transports Mohamed Maghlaoui a répondu que «l'Algérie n'a jamais fait l'objet de pression étrangère» en ouvrant son espace aérien aux avions étrangers. Il a dit que le projet de loi sur l'aviation civile en Algérie «ne représente aucun risque ou crainte pour l'espace aérien national». «Les avions étrangers commerciaux et civils seront soumis à la souveraineté nationale et à l'autorité», a souligné le ministre, rapporte l'APS. M. Maghlaoui a été interpellé par des élus sur «des concessions faites, selon eux, au détriment de la souveraineté nationale». L'APN a entendu et débattu un projet de loi complétant et amendant la loi 06-98, définissant les règles générales de l'aviation civile en Algérie, présenté par M. Maghlaoui. Le ministre a mis en avant «la nécessaire adaptation du règlement appliqué en Algérie aux usages de l'aviation civile mondiale», introduite par ce projet de loi. Le projet de loi, présenté à l'APN, définit le concept de l'avion étranger, les conditions de navigation dans l'espace aérien national, la suppression d'autorisation préalable aux avions immatriculés à l'étranger et qui font des escales irrégulières, et l'introduction du «taxi aérien» en tant que service public dans le transport aérien. Les députés ont critiqué les prestations offertes par le secteur du transport aérien et les tarifs élevés pratiqués par Air Algérie, surtout en direction du Sud. Réponse du ministre: «Le transport aérien sort d'une période difficile où, seule, la compagnie Air Algérie faisait face à la demande, et aujourd'hui 14 compagnies étrangères exploitent le marché algérien de l'aérien». Tout en affirmant que Tassili Airlines sera autorisée à intervenir sur le réseau domestique, le ministre des Transports a réitéré le refus du gouvernement d'autoriser à nouveau des compagnies aériennes privées sur les lignes intérieures. «L'Algérie refuse d'ouvrir son marché intérieur et l'effondrement de la compagnie nationale Air Algérie», a martelé M. Maghlaoui. Avant d'ajouter: «L'Algérie reste le seul pays au monde qui protège encore son marché intérieur et refuse de suivre les expériences d'autres pays, surtout après l'expérience de privatisation vécue dans ce secteur». Le départ massif des pilotes vers l'étranger a été également débattu. Le ministre a reconnu que le problème est mondial. «La Chine a exprimé, à elle seule, un besoin de 18.000 pilotes», a soutenu le ministre qui s'interroge: «Que faire si les recruteurs viennent à Alger proposer 10.000 euros par mois à nos pilotes ?». «On essaie d'améliorer les rémunérations et les conditions de travail mais on ne peut interdire à des Algériens de partir, ce serait contraire à nos lois», a conclu le ministre. Selon le syndicat UGTA-pilotes, Air Algérie a perdu, jusque-là, une cinquantaine de pilotes et risque d'en perdre encore une centaine en 2008.
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