L'Algérie est dans une nouvelle «liste noire», égyptienne cette fois-ci, en
rapport avec la vague d'alertes aux colis piégés enregistrée ces derniers
jours. Les Algériens qui se rendent en Egypte seront sous observation
permanente des services égyptiens.
Alors que partout en Europe des mesures sont prises pour faire face à la
menace de colis piégés, l'Egypte, qui cherche à sauver son tourisme, a annoncé
par la voix de son ministre des Finances, Boutrous Ghali, avoir déjoué l'entrée
de colis piégés dans le pays. Selon le ministre en question, l'affaire a été
éventée grâce à la collaboration entre les services de renseignements égyptiens
et «internationaux». Le ministre égyptien qui intervenait dans un congrès
international des douanes a indiqué que les colis avaient été traités avant
leur arrivée en Egypte. Cette affaire des colis ainsi que des menaces visant
les Coptes égyptiens ont créé un état d'alerte sécuritaire important en Egypte.
Le ministre a annoncé qu'un nouveau système a été mis en place pour
l'inspection des colis postaux à destination de l'Egypte.
La mise en place d'une «liste
noire» est attribuée aux autorités de l'aéroport du Caire. Celles-ci ont décidé
d'y inscrire cinq pays arabes dont l'Algérie dont les courriers, colis ainsi
que les citoyens subiront un traitement particulier. L'Algérie, pour rappel, a
mal réagi à son inscription, au début de l'année, par les Etats-Unis et la
France dans une liste noire en compagnie de 13 autres pays: Afghanistan, Liban,
Libye, Irak, Nigeria, Pakistan, Arabie Saoudite, Somalie, Yémen, Iran, Soudan,
Syrie et Cuba, seul pays non musulman de la liste. Mourad Medelci, le ministre
algérien des Affaires étrangères, avait indiqué qu'il avait adressé une lettre
officielle à son homologue français Bernard Kouchner «pour protester et pour
souligner que la décision de classer l'Algérie parmi les pays à risques est une
humiliation».
Suivis et surveillés
En avril dernier, les Etats-Unis ont abandonné, officiellement, cette
«black-list» au profit d'un examen des profils des passagers arrivant aux
Etats-Unis et une adaptation des contrôles selon les menaces éventuelles. Un
responsable à l'ambassade des Etats-Unis à Alger a indiqué que ces mesures
«seront appliquées à tous les passagers venus de différents pays, de la même
manière». La France qui a suivi de manière mécanique les Etats-Unis dans
l'imposition de la «black-list» avait également exigé que les compagnies
aériennes lui fournissent toutes les données sur les passagers se rendant dans
l'hexagone, dès la réservation du billet.
Dans la black-list égyptienne,
l'Algérie se retrouve en compagnie du Yémen, pays présumé source des colis
piégés, de l'Irak, de la Somalie et de la Mauritanie. D'autres médias égyptiens
ajoutent l'Arabie Saoudite à cette «black-list égyptienne». Selon une «source
informée», cité par la presse du Caire, ces pays figurent dans cette black-list
en raison de l'existence, chez eux, d'une branche d'Al-Qaïda. Concrètement, les
Algériens qui voyageront vers l'Egypte subiront des contrôles plus sévères:
leurs passeports seront minutieusement examinés et les «suspects» seront suivis
jusqu'à ce qu'il y ait l'assurance qu'ils n'ont aucun lien avec l'organisation
d'Al-Qaïda. Certains journaux indiquent que le contrôle des citoyens en
provenance de ces pays ne se limitera pas à un sévère examen au moment de leur
arrivée à l'aéroport. «Les mesures de sécurité vis-à-vis des citoyens de ces
pays comportent, outre un examen minutieux de l'aéroport, un suivi et une
surveillance durant leur séjour en Egypte», lit-on dans un article. Avis donc
aux amateurs.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 07/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com