La famille algérienne sacralise le défunt et refuse souvent tout prélèvement, même si celui-ci peut sauver une autre vie, bien que la religion autorise et même encourage le don d'organes à partir de cadavres. Le don d'organes, la greffe, la nécessité d'une greffe, tout comme la possibilité de donner ses organes peuvent concerner chacun d'entre nous, quels que soient l'âge, l'origine ou les conditions sociales.La transplantation rénale bloque en Algérie. Pourtant, sur le 1,5 million d'Algériens atteints de cette pathologie souvent identifiée tardivement, un quart est en stade final et attendent cette salutaire greffe pour leur sauver la vie. Si la transplantation rénale traîne encore en Algérie, c'est en raison de plusieurs facteurs dont principalement le manque d'information et de sensibilisation de la société civile sur l'importance du don d'organe. Ainsi, les dons de reins, déjà insuffisants, ont "considérablement" baissé ces dernières années conséquemment à l'amélioration de la qualité des soins dispensés aux malades dialysés, a déploré hier à Alger, le représentant de la Société algérienne de néphrologie, de dialyse et de transplantation (SANDT), le Dr Louni Makhlouf. "Les soins dispensés aux malades dialysés ont connu une amélioration en qualité depuis 2001, date d'introduction des standards européens en la matière, mais cela s'est traduit par une baisse considérable en dons de reins en prévision des transplantations rénales", a précisé à l'APS, le Dr Louni Makhlouf, en marge du XXIème Congrès organisé par la SANDT. Plaidant pour la transplantation comme une solution "idéale" pour le malade dialysé, mais également pour l'Etat car "moins coûteuse", le spécialiste favorise davantage le prélèvement d'organes sur cadavres, d'autant plus que le "frein religieux" a été levé avec la position favorable des Fetwas prononcées à cet effet. Il a informé, à ce propos, que si le don d'organes sur personnes vivantes se situe autour de 100 actes par an en Algérie, il est dix fois supérieur dans un pays comme l'Arabie-Saoudite. Les prélèvements sur cadavres pratiqués depuis l'indépendance sont, en revanche, rarissimes puisque ne dépassant guère le nombre de six (06). "L'Algérie a pourtant été le premier pays arabe et musulman en 1985 à décréter Halal (licite, ndlr) le don d'organes et nous ne comprenons toujours pas où se situe le maillon manquant de la chaîne pour avancer dans ce domaine'" s'est-il interrogé. Tout en rappelant que le nombre de dialysés en Algérie est de 20.000 et que le coût de la prise en charge d'un malade est de plus d'un (01) million de DA/an, le Dr Makhlouf évoque la possibilité de se servir des reins des personnes décédées à la suite des accidents de la route. "L'Algérie connaît une hécatombe avec 4000 morts par an sur nos routes, pourquoi ne pas recourir à des prélèvements de reins lorsqu'il y a constat de mort encéphalique et après, évidemment, consentement des proches des victimes'", a-t-il insisté. Présente à cette rencontre comme exposant, l'Association nationale de don d'organes (Biloba) s'est assignée comme mission de sensibiliser la population et le corps médical autour des bienfaits de ce geste. A travers un sondage effectué sur un échantillon de 500 personnes, il a été démontré que 85 % des personnes interrogées sont favorables à ce recours mais seulement 53 % d'entre elles disent s'inscrire sur une liste de donneurs, informe sa vice-présidente, Soufli Iméne. Le XXIème Congrès de la SANDT, qui s'étale sur deux jours, vise essentiellement à la mise à niveau des connaissances des praticiens et des intervenants algériens, à la lumière des nouveautés enregistrées à l'échelle mondiale, s'agissant notamment des méthodes de prise en charge des maladies rénales. La rencontre sera sanctionnée, dimanche, par la mise en place d'un comité qui sera chargé d'élaborer un "registre du rein" recensant l'ensemble des personnes atteintes de pathologies liées au rein en Algérie.
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Posté Le : 09/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed S
Source : www.lemaghrebdz.com