Transparence des prix '

Le gouvernement réussira-t-il à imposer la transparence des prix ' Deux ministères directement concernés par la sauvegarde du pouvoir d'achat des citoyens, en l'occurrence le Commerce et l'Agriculture, ont pris des mesures, chacun dans son domaine de compétence, visant une meilleure clarification des prix des produits de large consommation, ainsi qu'une purification de l'acte commercial et le respect des droits des consommateurs. Le directeur de la régulation et de l'organisation des marchés au ministère du Commerce a annoncé dans ce sens, lundi dernier, que «les opérateurs qui auront à commercialiser les produits de première nécessité auront l'obligation d'afficher les prix sur l'emballage et tous les commerçants doivent respecter ces prix». Dorénavant, les clients peuvent prendre connaissance des prix de certains produits, les légumes secs dans un premier temps, sur l'emballage, et les commerçants seront dans l'obligation de respecter ce prix, comme c'est déjà le cas pour certaines marques de boissons gazeuses, qui inscrivent le prix de vente sur les bouteilles commercialisées. Une façon de ne plus permettre aux commerçants de fixer les prix au gré des situations. Mais, que fera-t-on de la vente en vrac de ces produits, notamment les légumes secs, largement adoptée par les commerçants et prisée par les consommateurs en raison du choix de la quantité qu'elle offre et parfois de la qualité souhaitée ' Même si elle est très tardive, cette mesure corrige un manquement des professionnels à l'obligation de garantir aux consommateurs une information claire concernant les prix, et cela peut effectivement moraliser l'acte commercial. Mais, pour qu'elle soit efficace et atteigne sa visée, cette obligation doit concerner également tous les articles, en affichant le prix directement sur le produit ou à travers un écriteau placé bien en vue à proximité du produit.De son côté, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a annoncé, dans la foulée, la mise en place d'une mercuriale quotidienne des prix de 18 produits agricoles, destinée aux professionnels et aux consommateurs. Elle sera publiée quotidiennement sur le site web et ses pages sur les réseaux sociaux, ainsi que par les médias publics lourds, à côté d'une analyse comparative des prix dans les pays et villes qui connaissent une présence de la communauté algérienne à l'étranger. Quoique l'analyse comparative sera difficile à admettre dans la mesure où différents paramètres interviennent et faussent tout rapprochement, notamment la différence des salaires ici et ailleurs. Pour l'essentiel, cette forme de communication devrait faire obligation aux commerçants d'afficher clairement le prix de ces produits, une pratique qui n'est pas respectée jusque-là, et ce malgré l'insistance des agents de contrôle. Doit-on s'attendre dans ce cadre à un durcissement des sanctions contre quiconque passe outre cette obligation d'affichage des prix ' Maintenant, il faut veiller au strict respect de cette mesure, sinon tout ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau.