Algérie

Transitions



Les recettes induites par le tourisme ne représentent pas une part significative du revenu national. La puissance publique en établit le constat et l?Etat se dit maintenant déterminé, en élaborant un schéma directeur pour le secteur, à faire du tourisme un pan rentable de l?économie nationale. Ce schéma directeur comporte deux phases essentielles, dès 2009, mais dont la plus importante ? à l?échéance 20015-20025 ? devrait amener le tourisme algérien à constituer 3% du produit intérieur brut. Ce pointage ambitieux devra à l?évidence se traduire aussi en termes humains dans une activité qui, dans d?autres régions du monde, est fortement créatrice de richesse. Nul ne peut douter que l?Algérie dispose d?un formidable potentiel pour être une destination privilégiée. Il est clair que le schéma directeur qu?entend mettre en ?uvre l?Etat prend compte du gaspillage de ce potentiel dans la mesure où le tourisme ne fournit pas les performances économiques que la nature même du pays aurait dû susciter. Il a manqué une vision stratégique autant qu?une capacité d?adaptation aux changements provoqués par la globalisation ont rendu le tourisme improductif alors qu?il aurait dû constituer un gisement d?emplois et de ressources rares pour l?économie algérienne en dehors de celles générées par les hydrocarbures. Il est impensable que la politique touristique ait eu du mal à s?affirmer en raison d?une forme de fatalité qui empêcherait les Algériens d?exceller dans le secteur. En fait, les programmes de relance les plus ambitieux seraient mis en échec par les pesanteurs bureaucratiques et davantage encore par l?immobilisme face à la dynamique de changement qui peut exister dans le secteur. Sous d?autres latitudes, pas très lointaines en fait, la nécessité de s?adapter a été intégrée comme le moteur de l?activité touristique qui est d?abord une prestation offerte. Si tel ou tel autre pays attire ces centaines de milliers de touristes, ce n?est à l?évidence pas parce que l?Algérie a moins d?arguments à faire valoir. Il se trouve que le nombre va grandissant de ces pays qui incluent la filière touristique comme élément central de leur développement. Ce sont de véritables révolutions des mentalités qui ont été opérées pour mettre en symétrie les pays d?accueil avec le flux de visiteurs qui payent leur séjour en devises fortes. A ce niveau, les infrastructures seules ne suffisent pas à asseoir une politique touristique pertinente fondée d?abord, en effet, sur une gouvernance intelligente du secteur. En définissant un schéma directeur étalé dans le temps, l?Algérie se donne le temps des transitions utiles pour mettre le tourisme national en adéquation non seulement avec l?environnement international, mais aussi et surtout avec les spécificités endogènes, car aucun pays n?est tenu de faire des choix qui peuvent s?avérer contre-productifs. C?est une nouvelle période qu?introduit ce schéma directeur dans un secteur où l?Etat a toujours marqué sa présence sans que pour autant cela ne bénéficie de façon substantielle à son équilibre. C?est une activité qui est, aujourd?hui, à repenser dans la forme et le fond.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)