Pour les partisans du quatrième mandat, c'est «À c?ur vaillant, rien d'impossible». Armés, ou plutôt cuirassés de cette maxime, les nonces apostoliques du président candidat ont refusé de battre en retraite. Ni les quolibets d'une jeunesse survoltée, ni les sarcasmes en vogue au Café du commerce, ni même les jets de pierre et les insultes grossières copieusement servies en guise de bienvenue ne les ont déviés de leur sacerdoce. Quand certains leur trouvent du mérite, saluant presque leur courage face à tant d'adversité, d'autres, en droite ligne de leur atavisme paysan, préfèrent n'y voir qu'un feu de Bengale catapulté par une énergie du désespoir. Ils seraient comme les soldats de Tarek Ibn Ziad à leur débarquement sur les côtes andalouses. Leurs bateaux détruits, ils ont l'ennemi en face et la mer à l'arrière. Point de fuite possible. C'est ça la politique, chacun fait le job pour lequel il est payé du mieux qu'il peut. Dans le camp adverse (les camps adverses ') aussi, on met les bouchées doubles. Le challenger de Bouteflika a testé sa popularité et veut terminer sa campagne en apothéose. Ses derniers meetings ont gagné en densité et en mobilisation populaire. S'il fallait faire un décompte aux points, Benflis a damé le pion à l'armada envoyée au front -et au charbon- par le candidat à sa propre succession. Mais ne dit-on pas que «c'est le dernier qui a parlé qui a raison» ' Amara Benyounès, encaissant avec talent, a promis une prochaine apparition publique de l'encore chef de l'Etat en titre. Après les images fugaces et voulues subliminales, l'homme se présentera en chair et en os devant d'autres hommes et femmes faits eux aussi de chair et d'os. Stratégie d'image et marketing politique doivent en principe concéder un avantage à celui dont le discours est le plus attendu. Il est permis de penser que le moment choisi sera vraiment le dernier de la campagne électorale pour que le message délivré reste l'ultime discours incrusté dans la conscience des gens. Donc personne ne s'exprimera en meeting après lui.Autre acteur né à l'occasion de cette présidentielle, le groupe des partisans du boycott, qui a mené une campagne tranquille et néanmoins active pour le rejet de l'élection de jeudi, a clôturé, hier, une étape de son action. Celle-ci, d'après ses initiateurs qui ont tenu hier une conférence de presse au siège du MSP, devant se poursuivre après le 17 février afin de préparer une transition démocratique. Les cinq partis et M. Ahmed Benbitour en tant que personnalité, ont décliné l'agenda de cette transition destinée, en gros, à obtenir du pouvoir qu'il négocie son propre retrait. Après celle de Zeroual, du FFS, du général Benhadid et d'autres propositions similaires émanant de divers courants et personnalités politiques, c'est donc une autre transition qui vient enrichir la palette des idées pour sortir de la crise. Cela ne fait pas «un peu beaucoup trop» 'Affronter les tenants du système en ordre dispersé, quand on se réclame de l'opposition et que le but est de leur retirer le pouvoir, ce n'est assurément pas un gage de réussite. Disons que c'est loin d'être gagné d'avance surtout quand des contradictions dans les propos ajoutent à la confusion. Est-il logique de prôner le boycott des urnes et, dans le même temps, mettre en garde contre la fraude ' Peut-être est-il attendu du ministère de l'Intérieur et des commissions «ad-hoc» d'en dresser eux-mêmes le constat et l'inventaire.A. S.
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Posté Le : 12/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Samil
Source : www.latribune-online.com