Algérie

Transition difficile en Egypte Edito : les autres articles



Une semaine après avoir déposé le président Morsi, l'armée égyptienne rencontre des difficultés à faire passer sa «feuille de route». Les Frères musulmans, après avoir décliné l'offre du Premier ministre, Adly Mansour, d'entrer au nouveau gouvernement qu'il a été chargé de constituer, ont rejeté globalement le plan de transition proposé par les militaires et pour lequel l'opposition laïque n'a pas manqué de formuler des réserves. Notamment la disposition qui fait de la charia source de toute législation ' une concession faite paradoxalement aux islamistes ' et qui rappelle la Constitution que Morsi avait fait adopter au pas de charge et largement décriée en son temps par l'opposition et les représentants des minorités religieuses.Face à cette fin de non-recevoir des «Frères», nullement intimidés en dépit de la mise en garde contre toute atteinte à la sécurité nationale et la fermeture des locaux de leur siège national, l'armée a procédé à l'arrestation du chef et non moins guide de la confrérie après celle de centaines de manifestants islamistes. Ce qui peut être interprété comme un appel à rentrer dans les rangs à l'égard de ceux qui ont vu d'un 'il conciliant la reprise en main de l'ordre des choses après la chute du président Moubarak. De telles attitudes des uns et des autres laissent présager, à court terme, des difficultés à respecter notamment le calendrier fixé par les militaires pour l'élaboration d'une nouvelle Constitution et la tenue de nouvelles élections d'ici à 2014, alors que le pays est toujours confronté à des contraintes économiques et sociales majeures.
Les nouvelles autorités du pays peuvent compter d'ores et déjà sur l'appui de l'Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis qui se sont empressés de proposer leur aide financière, comptant ainsi prendre la place qu'occupait le Qatar, fortement impliqué aux côtés des Frères musulmans et du président Morsi.
L'émirat, relégué au second plan, est perçu avec une certaine méfiance par les nouvelles autorités qui lui reprochent son alignement inconditionnel au plus fort moment de la crise, à l'instar de sa chaîne de télé Al Jazeera, dont le bureau au Caire a connu des démissions en cascade de journalistes pour la même raison.
Pragmatique comme à l'accoutumée, l'Administration américaine espère que l'appui des deux pétromonarchies et les milliards de dollars d'aide promis à l'Egypte aideront les militaires, une fois la mise au pas des islamistes obtenue, à respecter le calendrier et la feuille de route soumis aux uns et aux autres.


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