Transition délicate après la démission de la Première ministre

? La Première ministre nord-irlandaise, l'unioniste Arlene Foster, a démissionné formellement ce lundi, ouvrant la voie à une transition incertaine dans la province britannique en raison des divisions avec les républicains qui s'ajoutent aux tensions liées au Brexit.Arlene Foster, 50 ans, avait été poussée en avril à quitter la tête du DUP, le principal parti favorable au maintien au sein du Royaume-Uni, et son poste de cheffe du gouvernement.
Après la désignation par son parti d'une nouvelle direction, Mme Foster qui a dirigé l'exécutif local de janvier 2016 à janvier 2017, puis à partir de janvier 2020 a annoncé avoir remis sa démission, effective à partir de 12h00 GMT, lors d'une allocution au Parlement nord-irlandais.
Elle a mis en garde sur les effets du protocole nord-irlandais accordant un statut douanier particulier à la province à la suite du Brexit. "Si Bruxelles continue à penser que le protocole suffit, ils sont dans le déni", a lancé Mme Foster.
"Le déséquilibre et l'instabilité dans le contexte de l'Irlande du Nord sont un cocktail vraiment dangereux, l'Irlande du Nord fait partie du Royaume-Uni et doit être traitée comme telle", a-t-elle mis en garde, prévenant que si ce n'était pas le cas "le Royaume-Uni aura l'obligation pratique, politique et morale d'agir pour protéger la vie quotidienne de chacun en Irlande du Nord".
Londres souhaite revenir sur certaines mesures, réclamant du pragmatisme vu les perturbations dans les approvisionnements et la colère unioniste, mais les Européens l'accusent de revenir sur sa parole. La succession d'Arlene Foster s'annonce délicate.
Le DUP dirige conjointement l'exécutif local avec le parti républicain Sinn Fein, en vertu de l'accord de paix du Vendredi saint de 1998, qui a mis un terme aux "troubles" entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants).

APS