Algérie

Transferts sociaux



Transferts sociaux
Les transferts sociaux à partir du budget de l'Etat sont l'un des facteurs qui bloquent la diversification de l'économie nationale, a affirmé, hier à Alger, Sid Ali Boukrami, professeur en finances internationales.«Ce qui bloque la diversification économique, ce sont les transferts sociaux. Voilà une véritable problématique économique ! Jusqu'où peut-on aller ' Si vous distribuez de l'argent aux gens, il y a une désaffection pour le travail», a expliqué Sid Ali Boukrami lors d'une conférence-débat organisée à l'hôtel Sheraton, à l'initiative du site électronique algérie-éco. «Cette problématique ne nous est pas spécifique ! Tous les pays qui ont une rente ne peuvent plus penser au travail ! Il faut corriger cela pour avoir un budget unique», a plaidé l'ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Prospective et de la Statistique chargé de la statistique.L'enveloppe allouée aux transferts sociaux à partir du budget de l'Etat a explosé ces dernières années. De près de 254 milliards de dinars en 1999, les transferts sociaux sont passés à 1731 milliards de dinars en 2015. Ils connaîtront une hausse de 7,5% pour atteindre 23% du budget de l'Etat, selon le projet de loi de finances 2016. Mais cette générosité n'est plus possible avec la chute, depuis 2014, des cours du brut alors que les hydrocarbures rapportent au pays plus de 95% de ses revenus extérieurs et comptent pour 60% dans le budget de l'Etat.L'orateur a aussi critiqué les politiques budgétaires, fortement tributaires de la fiscalité pétrolière, laquelle a été divisée par deux, conséquence de l'effondrement des prix du pétrole sur le marché. «La fiscalité pétrolière ne devrait jamais financer le budget de fonctionnement de l'Etat. Le secteur de l'industrie représentait 21% du PIB autrefois, et aujourd'hui c'est moins de 5%.Toute la fiscalité pétrolière est tributaire de l'évolution des cours des hydrocarbures. Le concept de croissance par les hydrocarbures nous a ruinés», a déploré Sid Ali Boukrami, plaidant en faveur d'une «croissance intensive». «Si on va sur un ajustement, il faut arrêter de lancer de nouveaux projets. Il faut d'abord terminer ceux qui existent», a-t-il recommandé.Face à la crise financière, l'expert a relevé qu'il est de la responsabilité des politiques d'engager des réformes «structurelles» via une remise en cause de la dotation des ressources financières. «L'Algérie avait remboursé sa dette extérieure et a pu constituer des réserves de change. Lorsque le FMI était venu en 1994, l'Algérie avait les genoux à terre. Sommes-nous préparés aujourd'hui à subir la même chose avec un pouvoir de négociation qui est moindre '» s'est interrogé M. Boukrami.


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