Algérie

Transfert inopiné des transporteurs de la gare El Bahia vers Haï Es Sabah: Des centaines d'usagers laissés en rade



La décision inopinée des services de la wilaya de transférer provisoirement les transporteurs de la gare routière d'El-Bahia vers celle de Haï Es-Sabah a eu de fâcheuses conséquences sur les usagers qui n'avaient pas été avertis à temps de ce transfert. Des centaines d'usagers ont été laissés en rade que ce soit à la gare routière d'El-Bahia ou à celle de Haï Es- Sabah et en particulier après 16h00 de l'après-midi de dimanche.La gare routière d'El-Bahia était en effet restée ouverte durant presque toute la journée de dimanche en dépit d'un arrêté de fermeture du wali et ce n'est finalement qu'à partir de 16h00 que les services de Sécurité ont procédé à la fermeture de cette gare. Les usagers qui s'étaient déplacés à El Bahia pour prendre le bus, se sont retrouvés dans une fâcheuse situation. Nombreux d'entre eux et en particulier des femmes et des familles entières se sont lancées dans une course contre la montre pour trouver un bus avant la tombée de la nuit. Elles se sont ainsi retrouvées contraintes de se rabattre sur les taxis et les transporteurs clandestins pour se rendre à Haï Es Sabah. Malheureusement arrivés à destination nombreux usagers ont appris à leurs dépens que certains transporteurs ont boudé cette gare routière. C'est l'exemple de cette femme qui habite à Hammam Bou Hadjer (Aïn Temouchent) et qui prend quotidiennement le bus pour rallier son lieu de travail à Oran. Cette femme qui était pourtant avertie de cette décision du transfert a vécu, dimanche, le calvaire. A sa sortie de son lieu de travail vers 15h30, cette mère de famille avait pris le soin de contacter par téléphone des connaissances à la gare routière d'El Bahia qui lui ont assuré que les transporteurs exerçaient le plus normalement du monde. Mais à son arrivée à El Bahia, la gare était déserte et les portes fermées. Prise de panique, cette dame a pris tout de suite un taxi pour se rendre à Haï Es Sabah, mais sur les lieux elle n'a trouvé aucun bus desservant Hammam Bou Hadger. Elle a appris à ses dépens que les transporteurs avaient décidé de bouder cette gare.
Cette dame a été finalement contrainte de se rendre au rond-point Es Senia qui est chevauché par le 4ème bd périphérique pour prendre un bus. Elle n'a pu rejoindre sa destination qu'après la tombée de la nuit et après avoir été ruinée par des frais imprévus de transport. Cette femme, qui a vécu le calvaire durant plus de trois heures, peut être considérée comme chanceuse comparativement à d'autres usagers. Les témoignages des usagers sont nombreux, mais tous sont unanimes à regretter une décision inopinée voire « irréfléchie ». Et même les usagers avertis avaient souffert dimanche des contrecoups de ce transfert. Preuve qu'un usager averti n'en vaut rien face à la gestion anarchique qui prévaut dans le secteur du Transport à Oran. Les usagers ne sont pas les seuls à faire les frais de ce transfert, mais les transporteurs et les riverains de la nouvelle agence de Haï Es Sabah appréhendent les retombées de cette décision sur cette zone qui étouffe sous le poids de la congestion automobile. Le transfert vers Haï Es Sabah n'est pas une réponse sensée au problème du secteur à Oran.Tout laisse à croire que les services supposés organiser le transport n'avaient pas mûrement réfléchi à ce transfert vers une zone qui croule déjà sous le poids de la concentration démographique et urbaine. Première conséquence de ce transfert est la congestion automobile au rond-point de Haï Es Sabah. Passer par ce rond-point devient désormais une hantise pour les automobilistes. Les embouteillages ne connaissent plus d'heures de pointe dans ce point noir. La raison est que les bus doivent impérativement passer par ce rond-point pour rallier les autres destinations. Aucune solution d'évitement de ce rond-point n'avait été envisagée pour décongestionner cette zone de la ville. Du coup, tous les bus, les poids-lourds et les voitures échouent inévitablement dans ce rond-point. Contrairement à la gare d'El Bahia qui dispose de plusieurs voies d'évitement pour rallier la voie rapide sans passer par le rond-point, celle de Haï Es-Sabah n'a bénéficié d'aucun ouvrage d'art ou de voie d'évitement pour permettre aux bus de rejoindre le 4ème bd périphérique ou la 2ème rocade d'Oran. Cette nouvelle gare routière se trouve en plus sur les abords du CW 46 reliant Oran aux localités de Sidi Maarouf, Hassi Bounif, Hassi Amer, Hassiane Ettoual ou Fleurus, Benfréha, etc. qui est fréquemment emprunté par les automobilistes et les poids-lourds. Autre écueil est que cette gare se trouve dans un endroit isolé qui n'est desservi par aucune ligne de transport urbain. Les usagers abandonnés à Haï Es Sabah doivent marcher entre 15 et 20 minutes pour rallier à pied cette nouvelle gare. Autre reproche à ce transfert est que les usagers qui prennent le tramway pour rallier cette gare doivent prendre de grands risques pour traverser le CW 46, une route express à double voie, qui a endeuillé de nombreuses familles. La station du tramway se trouve de l'autre côté de la voie express. Il n'y a ni passerelle, ni passage à piétons, ni feux tricolores. Les voitures roulent à vive allure sur cette route ce qui est un danger réel pour les usagers. Au lieu de résoudre le problème du transport à Oran, les services concernés ne font qu'aggraver la situation dans un secteur livré, il y a plusieurs années, à l'anarchie. Ce transfert des bus à Haï Es Sabah n'arrange finalement (presque) personne.


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