Algérie

TRANSFERT ILLICITE DES DEVISES : Le système bancaire, une passoire pour les fraudeurs



TRANSFERT ILLICITE DES DEVISES : Le système bancaire, une passoire pour les fraudeurs
Le système bancaire semble devenir une passoire permettant aux opérateurs indélicats de transvaser des devises algériennes vers l'étranger. Les infractions de change est un vaste champ de fraude. Selon le ministre des Finances, il y a urgence à mettre en place des mécanismes contre ce fléau qui risque de vider les réserves de change du pays.Effectivement, les sources à l'origine de ces infractions sont multiples (...) Il apparaît donc que le champ couvert par ces actes (frauduleux) est très vaste, ce qui nous amène à mettre en place des mécanismes adaptés et coordonnés avec les différentes institutions de l'Etat pour identifier et enrayer ces actes », remarque Karim Djoudi dans un entretien qu'il a accordé aujourd'hui à l'APS. Il a expliqué que les procédés auxquels ont recours les auteurs de ces infractions « sont nombreux et variés. »A ce propos, l'argentier du pays dira que les fraudeurs, par exemple, cherchent à tirer profit de tous les dispositifs mis en place par l'Etat pour préserver le pouvoir d'achat du citoyen, stimuler et soutenir les investissements productifs créateurs de richesses. »Mais, le premier responsable des Finances connait mieux que quiconque la ruse des opérateurs responsables de cette situation. D'ailleurs, dans sa sortie médiatique Karim Djoudi a répertorié certaines astuces connues dans le milieu des affaires.Il s'agit de la surfacturation des importations, les ventes sans factures, les fausses déclarations en douane, le défaut de rapatriement par les agents économiques résidents de leurs recettes en devises, les déclarations minorées sur certaines exportations hors hydrocarbures.Toutefois, la lutte contre ces pratiques illicites semble être à la portée de la Banque d'Algérie qui est après tout le premier concerné dans cette affaire, d'autant plus que le diagnostic est connu. Ainsi, le ministre cite un rapport relatif à la répression des infractions à la législation des changes qui fait état de plus de 1.000 procès-verbaux établis et transmis à la justice pour un corps de délit de plus de 17 milliards de dinars. Soit l'équivalent de 220 millions de dollars. Mais l'ampleur du transfert illicite des devises vers d'autres destinations visiblement est encore plus dramatique. D'ailleurs Djoudi a exprimé ses craintes. Il précisera que le chiffre, 200 millions de dollars, ne donne pas une « évaluation correcte de ce phénomène" puisque ce montant même s'il apparaît important marque néanmoins un net recul de 54% par rapport au niveau enregistré durant l'exercice précédent. »Une correspondance du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à M. Djoudi, publiée samedi par l'APS, fait état d'un fléchissement de 54% des montants cumulés des infractions constatées en 2012, interpellant la Direction générale des douanes à prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer le dispositif de contrôle et de détection de ces fraudes.Pour rappel, en 2012, il a été enregistré 17,33 milliards de DA d'infractions de change constatées par les services des douanes et les officiers de la police judiciaire.


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