Transfert des habitants de Scaléra : Les pour et les contre

Les quelque 250 familles habitant la Calère d'Oran, connue sous le nom espagnol de Scaléra, se disent déçues pour n'avoir pas été relogées au même titre que les autres qui ont été transférées des Planteurs, même si elles ont été recensées à maintes reprises. Pourtant, cette revendication ne fait pas l'unanimité, du fait que pour les locataires, cette option les arrange parfaitement du fait que pour eux, c'est la seule et unique occasion pour occuper enfin un logement plus ou moins décent. Cependant, les propriétaires de quelques maisons, dont le nombre avoisine la vingtaine, et en place depuis plusieurs générations, estiment qu'ils ne peuvent nullement être considérés sur le même pied d'égalité que les autres locataires et, par conséquent, leur transfert est synonyme d'expropriation. Ceci étant, ils demandent d'être indemnisés en fonction de la valeur de leurs propriétés, ou bien bénéficier de lots de terrain et d'une aide financière de l'Etat.

C'est cette différence de vision qui a engendré des avis opposés, avec une majorité qui demande le départ et des propriétaires qui tiennent à leurs biens. Or, on peut se rappeler les dangers encourus par la population du quartier, en raison notamment des risques d'affaissement et d'éboulement, et dont le dernier en date remonte au début 2007, lorsqu'un rocher de plusieurs tonnes s'est détaché de la colline qui surplombe le quartier, pour finir sa course en butant sur un mur, ne causant aucun dégât heureusement. Cet incident a fait que tous les riverains vivent la peur au ventre, comme l'a bien exprimé un jeune du quartier qui affirme qu'il passe la nuit «un casque sur la tête».

Pour rappel, ce quartier devait être rasé pour en faire une zone touristique, avec l'éventualité de transférer tous les restaurateurs de la pêcherie et quelques hôtels, étant donné que le site, de par sa vue sur la mer, se prête à cet aménagement. Mais depuis que l'idée a été mise en avant il y a plusieurs années, aucune action n'a été entamée pour concrétiser ce projet, apparemment mis aux oubliettes.