Algérie

Tramway : les 40 millions d'euros qui posent problème



Les négociations autour des travaux complémentaires que le groupement espagnol «Tramnour», maître d'ouvrage du projet du tramway d'Oran, a dû opérer sur demande du maître d'Å“uvre délégué, l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), «n'ont toujours pas été finalisées», a indiqué hier au Quotidien d'Oran une source proche du dossier. L'enjeu central de ces négociations, le paiement par l'EMA à la SEOR d'«une somme de 40 millions d'euros», tel qu'indiqué lors de la dernière visite à Oran du ministre des Transports, M. Amar Tou. Une somme qui représenterait le coût global de travaux complémentaires portant, entre autres, sur des opérations de drainage, réalisées par Tramnour, précisent par ailleurs nos sources.

Le problème de manque des finances qui empêche Tramnour de donner une nouvelle dynamique à ses chantiers persiste donc toujours. «Des mesures ont été entreprises par l'EMA, sur instruction de sa tutelle, pour rendre disponible du cash-flow, à travers l'adoption de plusieurs ODS (Offres de service) ayant trait au contrat. En revanche, les autres ODS portant sur les travaux complémentaires (le plus gros des sources de financement), restent tributaires des négociations qui sont toujours en cours, expliquent nos sources. Ce manque de liquidités, explique en partie la non-ouverture du chantier du centre-ville d'Oran, contrairement au souhait exprimé par les autorités locales à l'occasion d'une réunion tenue la semaine dernière avec les représentants de Tramnour, sous la présidence du directeur des Transports de la wilaya. «Le chantier du centre-ville, qui s'étendra de la place du 1er Novembre jusqu'à l'extrémité de la rue Mohammed Boudiaf en passant par le boulevard Emir Abdelkader, nécessite des moyens matériels spécifiques et un personnel hautement spécialisé vu la nature particulière du site qui nécessite une intervention limitée dans le temps. Et tant qu'on n'a pas les moyens financiers nécessaires pour mobiliser ces moyens, on ne peut pas se permettre d'ouvrir ce chantier», expliquent encore nos sources.

Pour rappel, l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) doit une somme de près de 40 millions d'euros au groupement espagnol chargé de la réalisation de «Tramnour». Un retard de mandatement que le ministre des Transports, M. Amar Tou, avait considéré lors de sa dernière visite à Oran comme n'ayant «aucune justification» puisque «l'argent est disponible». Selon les explications données au ministre par les responsables de l'EMA, cette situation a été générée par «des divergences de points de vue» dans les négociations entre l'EMA et le groupement espagnol sur la question relative aux «travaux complémentaires». Un argument qui, selon le ministre, ne justifie pas le non-paiement du groupement espagnol car, avait-il dit, cela relève de la «crédibilité» de l'Algérie. Première incidence directe de ce retard de paiement, la démobilisation d'un bon nombre de travailleurs expatriés que Tramnour, à défaut de liquidités pour les payer, a dû libérer de leurs postes en Algérie. Selon le représentant de Tramnour, qui répondait à une question qui lui a été posée par le wali d'Oran, M. Abdelmalek Boudiaf, le nombre d'expatriés activant au niveau du chantier du tramway d'Oran durant les 15 derniers jours (fin février-début mars) n'a pas dépassé les 150, sur un ensemble de travailleurs compris entre 350 et 400. Un effectif qualifié d'assez réduit comparé à celui utilisé dans le chantier du tramway de Constantine qui avoisine les 900 travailleurs, soit plus que le double des effectifs utilisés pour le chantier d'Oran.




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