Algérie

Tramway: Des commerçants menacent



Une cellule de crise composée de trois commerçants de chaque quartier concerné par le tracé du futur tramway a été installée, hier, pour gérer de nouveau le dossier des indemnisations jugées très dérisoires pour certains commerçants.

Quelque 80% d'entre eux ont refusé le montant versé en guise de dédommagement et ont opté pour cette nouvelle formule pour faire valoir leurs droits. C'est ce qui ressort de la rencontre organisée hier au siège du bureau local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et à laquelle ont pris part des commerçants de l'avenue Aspirant Mokhtar (ex-Saint Eugène), Es-Sénia, ceux de la Rue Mohamed Boudiaf (ex-rue de Mostaganem), les boulevards Mascara et Maâta, ainsi que l'USTO. Les commerçants ont décidé de s'organiser en tentant cette fois-ci de recourir à la réglementation universelle en matière d'indemnisation dans ce type de projet. C'est, en effet, le modèle européen qui sera appliqué dans de telles situations, a souligné le porte-parole de l'UGCAA à Oran en précisant : «Nous allons adopter ce modèle dont nous étudierons la réglementation que nous appliquerons pour le cas des commerçants». Sur ce, il a été procédé à la création de trois commissions qui seront chargées d‘étudier et de concrétiser sur le terrain l'ensemble des conclusions auxquelles elles auront abouti. Il s'agit de la commission organique d'information chargée du recensement des commerçants et de la diffusion de l'information en temps réel, de sorte que celle-ci va également venir en aide à ceux ayant déjà mis la clé sous le paillasson, notamment durant la période de ramadhan. La deuxième commission, d'ordre juridique, est présidée par un expert judiciaire et regroupera un commerçant de chaque quartier afin d'étudier les dossiers d'indemnisation dans le cadre réglementaire national et international. Pour ce qui est de la troisième commission, celle-ci concerne les finances et la comptabilité et va se pencher sur l'étude des dédommagements sur la base de la fiscalité introduite par le nouveau plan comptable. Celle-ci sera présidée par un commissaire aux comptes. Tout en soulignant la nécessité de recourir à de tels procédés, les intervenants n'ont pas hésité à rappeler leur frustration après leur indemnisation. C'est le cas d'un commerçant d'Es-Sénia qui a été convoqué hier pour encaisser 17.000 DA. «L'indemnisation n'est pas appliquée à 100% comme il a été annoncé auparavant», indique-t-on. Les commerçants demandent qu'ils fassent l'objet d'une notification en vue de clarifier la traçabilité de l'opération. Toutes ces insuffisances seront en effet étudiées par les nouvelles commissions, sachant que des rencontres sont prévues cette semaine pour faire dégager des solutions.

«Nous allons opter pour le dialogue afin de transmettre aux responsables de l'entreprise du métro d'Alger nos conclusions», disent-ils. Dans le cas où aucune solution n'est apportée, les commerçants menacent de recourir à la grève générale, un mouvement qui risque de paralyser l'activité à l'approche de ramadhan. A noter que 243 dossiers ont été déposés dont 124 concernent uniquement l'avenue Aspirant Hamou Mokhtar. 87 dossiers ont été traités par la direction des domaines et envoyés à l'entreprise du métro d'Alger.




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