Tramway de Sétif - Le deuxième tracé contesté

Lancé officiellement le 8 mai 2014, le tramway de Sétif, long de 24 km, fait des mécontents. Les citoyens et les opérateurs économiques de l’artère principale, plus connue sous l’appellation de «rue de Constantine», contestent le deuxième tracé. Refusant carrément l’itinéraire (siège de la wilaya-Aïn Fouara, dont une partie sera piétonnière), les contestataires, qui ont exprimé une première fois leur refus (voir El Watan du 10 octobre 2014), reviennent à la charge.

D’autant plus que leur première doléance n’a pas reçu l’écho escompté.

«Personne n’est contre le tramway, un mode de transport non polluant. Cependant, les chargés du dossier ont, sans crier gare, remplacé le premier tracé (siège de la wilaya-les remparts, via la porte de Biskra) par un deuxième tracé qui va condamner à mort le cœur de la ville qui tombe déjà en ruine», déclarent des citoyens.

Approuvé par les élus locaux, le premier itinéraire est pour plusieurs raisons meilleur que le second, objet d’innombrables controverses.

En fermant le tronçon siège de la wilaya-Aïn Fouara, le lieu de prédilection de milliers de visiteurs de la cité, on va non seulement étrangler plus de 300 commerces, des banques, des hôtels, des agences de voyages, mais aussi mettre en péril l’avenir de milliers de travailleurs.

N’ayant pas jugé utile de demander l’avis des citoyens et des commerçants qui seront lourdement pénalisés, les chargés du projet vont plus loin. Ils comptent abattre plus de 60 platanes qui ornent depuis plus de 100 ans Aïn Fouara et ses alentours.

Pour connaître la version des responsables concernés, nous avons essayé de joindre le directeur des transports de la wilaya et le chef du projet, en vain.

Partie prenante dans le dossier, le P/APW, Fateh Kerouani, déclare à ce propos: «Le tramway est une belle acquisition pour l’économie de Sétif. Avant l’achèvement des travaux qui vont sans aucun doute causer des désagréments, nul ne peut prévoir les retombées qui seront à n’en pas douter positives. Pour trouver une solution qui ne léserait aucune partie, on doit se mettre autour d’une table et discuter.»

Pour rappel, les travaux du tramway de la capitale des Hauts-Plateaux, doté d’une enveloppe de 38 milliards de dinars (380 millions d’euros), confiés aux groupes français Alstrom et turc Yapi-Merkezi, devront générer plus de 750 postes de travail directs.

Le tramway, qui sera en principe livré dans 44 mois, devrait être en mesure de transporter 5.000 personnes par heure. 

Kamel Beniaiche