Tramway d'Alger : Des promesses difficiles à concrétiser

Sur le chantier, on évoque une mise en service possible de la ligne d'ici le 8 mai prochain, ce qui justifie le renforcement en main-d'œuvre et en engins des entreprises impliquées dans la réalisation de cette ligne. Même si on a aperçu une locomotive circuler, sans doute pour des essais techniques, sur les rails longeant la cité du 8 Mai 1945 (ex-cité Sorécal), la livraison de cette desserte dans le délai fixé nous paraît àªtre un pari impossible à  relever, tant le chantier est mal organisé et son environnement totalement délabré avec des routes défoncées et des ouvrages (murs de délimitation, accès aux cités environnantes, abris etc.) à  peine entamés.  A moins de bâcler certains travaux, comme on a malheureusement l'habitude en pareille circonstance, on ne voit vraiment pas comment livrer dans les règles de l'art cette ligne à  l'échéance prévue. L'annonce de l'inauguration de cette ligne, en même temps que d'autres réalisations dans la capitale (siège du ministère des Affaires étrangères, station d'épuration etc.) par le chef de l'Etat, peut toutefois pousser les entreprises à  faire des miracles en matière de capacité de réalisation. Pour rappel, le projet du tramway d'Alger a été confié à  un groupement d'entreprises supervisé par la firme française Alstom qui se trouvait pratiquement en situation de dépôt de bilan avant que ce contrat d'environ 400 millions d'euros, conclu à  la faveur de la visite de Nicolas Sarkozy à  Alger, ne la tire d'affaire. Le délai de livraison de la totalité du projet (environ 23 km et 38 stations allant du Hamma à  Bordj El Bahri)), fixé pour la fin de l'année 2009, a été plusieurs fois reporté pour diverses raisons, parmi lesquelles la découverte de réseaux sous terrains, la mise en conformité avec le nouveau code des marchés publics, les difficultés d'expropriation et les exigences financières particulières de la firme française.